"Tous se cachent derrière le programme du président de la République pour avancer leurs politiques, et à chaque fois, le démenti de la Présidence est immanent." Par ce propos, le député Lakhdar Benkhelaf du Front pour la justice et le développement enjoint au lot gouvernemental dont le chef du gouvernement qu'il stigmatisera sans ménagement, les détracteurs d'Ouyahia dont Djamel Ould Abbes. Celui-ci n'agit jamais de son propre chef et est même un appendice d'El-Mouradia, laissera-t-il entendre. C'était avant-hier lors du congrès des militants du FJD de la wilaya de Constantine, consacré aux élections et désignations des délégués devant prendre part au congrès du parti les 2 et 3 février prochain à Zéralda. Son allocution d'ouverture aux travaux de cette rencontre, il l'entamera par un rappel de quelques faits, notamment les dernières élections et ce qui s'est passé dans toutes les wilayas du pays. "Nous sommes certains que d'autres Bachir Frik apparaîtront tôt ou tard pour dire toute la fraude et la vérité sur les conjurations qui ont entaché ces élections. L'exemple de Constantine où nous étions premiers lors des législatives et où nous nous retrouvons sans le moindre siège dans l'APC et l'APW lors des locales est édifiant quant à l'injustice que nous avons subie. Pour les législatives, la fraude a profité aux partis au pouvoir, mais dans les locales, seul le parti du pouvoir en a tiré profit", a pesté le député du FJD. Plus loin, il enfoncera davantage le clou en avançant qu'un premier ministre, qui se plaint de son ministre de l'Intérieur et lui demande de cesser tout le folklore qui a émaillé les élections, ne peut être que décevant, d'autant plus que, ajoute Benkhelaf qui semble détenir quelques indiscrétions, "ce même ministre de l'Intérieur pourrait remplacer son chef dans un proche avenir". Rappelant les discrédits "assumés" par Ouyahia successivement sur la question de l'homologation des constructeurs automobiles et des privatisations, il n'y voit qu'un Premier ministre désavoué et même démis de ses fonctions sans qu'il puisse se soustraire d'un rôle de façade. Pis encore : "On lui a soustrait, définitivement, le dossier économique pour l'humilier davantage", appuie Benkhelaf en appelant Ouyahia à faire preuve de courage et à démissionner. Mais tout se résume pour lui dans les projections démesurée d'Ouyahia, s'agissant de la présidentielle de 2019. Une question scellée, pourtant, autour du FLN, selon lui, puisque l'on veut reconduire la même configuration des dernières locales. "Sur le plan politique, nous constatons des collisions au sommet du pouvoir qui participent à l'affaiblissement des institutions de l'Etat. Luttes induites par la perspective de la présidentielle de 2019 dont la règle est de ne prêter aucun égard aux allégeances partielles. La sujétion ne doit souffrir d'aucun soupçon et, à défaut, une mise à l'écart est inéluctable", ajoutera Benkhelaf. Sur la reconnaissance de Yennayer, il considèrera qu'il s'agit d'une concession à laquelle le pouvoir ne croit pas en vérité pour avoir repousser maintes fois la question au Parlement. Benkhelaf dit, cependant, que son parti adhère à cette reconnaissance qu'il considère tel un recouvrement de l'identité nationale et du triptyque amazighité, arabité sous la bannière de l'islam. Kamel Ghimouze