Sur la question de la privatisation et de l'ouverture du capital des entreprises publiques, le chef du FLN se défendra d'avoir tenu une tripartite bis, martelant, toutefois, que le patrimoine des grandes entreprises "ne pourra être cédé". Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, qui se trouvait hier en fin d'après-midi à l'hôtel Phœnix d'Oran, pour présider une rencontre avec les élus de son parti, s'est-il résolu à ne plus polémiquer avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia ? Il a, en tout cas donné l'impression hier d'avoir décidé d'enterrer la hache de guerre avec son frère ennemi. Du moins pour le moment. En effet, le chef du FLN répètera, à maintes reprises, y compris lors du bref point de presse qu'il a animé, que lui et son parti n'avait "aucun problème avec les autres partis". "Nous disons à tous ceux qui sont pour le programme du Président bienvenue à eux, nous travaillerons avec tous ceux qui sont avec le président Bouteflika", a-t-il expliqué. Il ne pourra s'empêcher d'ajouter avec une pointe d'ironie, mais sans le laisser transparaître, qu'Ouyahia "était un peu comme son enfant", une manière de montrer que le parcours et l'ancienneté de ce dernier n'était pas à la hauteur du FLN "qui a 63 ans d'existence et de lutte, et pas 20 ans". Un sous-entendu qui n'échappera pas aux présents amusés, applaudissant, du coup. D'ailleurs, lors de sa prise de parole devant les élus d'Oran, regroupés pour la mise en place d'une commission dont la feuille de route sera la poursuite du programme présidentiel, Djamel Ould Abbes rappellera à maintes reprises avoir toujours été aux côtés du président Bouteflika. "Au FLN, cela fait vingt ans que nous sommes aux côtés du président Bouteflika, dans toutes les élections et au gouvernement. Nous sommes à ses côtés avec force et fidélité alors que nous arrivons à la fin du 4e mandat", a-t-il martelé. Et c'est encore par rapport à la question du 5e mandat que Djamel Ould Abbes se fera encore discret, évacuant la question qui lui a été posée par des journalistes. "Il ne sert à rien d'anticiper les évènements, nous sommes en 2018, la question du candidat sera tranchée au sein du parti et c'est le chef du parti c'est-à-dire Abdelaziz Bouteflika qui prendra la décision d'une candidature ou pas", a-t-il assuré. Sans répéter cette fois que le président Bouteflika briguera un 5e mandat, Ould Abbes n'en a pas pour autant oublié d'installer une commission de wilaya, avec comme perspective vanter et rappeler les réalisations du Président durant ses 4 mandats successifs, avec de manière claire la feuille de route pour la suite du programme et la prochaine élection présidentielle. Le SG du FLN a, en tout cas saisi l'occasion de la rencontre d'hier pour demander aux élus de son parti d'être "à la hauteur de la tâche qui les attend", et surtout leur recommandant d'être "ouvert aux citoyens, afin de répondre à leurs doléances". Sur la question de la privatisation et de l'ouverture du capital des entreprises publiques, Djamel Ould Abbes se défendra d'avoir tenu une tripartite bis, et que le patrimoine des grandes entreprises "ne pourra être cédé". Mais sur la question du secteur de la santé "privatisé de fait" puisque les malades font tous les examens exploratoires et radiologiques en dehors des structures publiques de santé, le patron du FLN est resté pour le moins évasif. "Nous sommes contre la privatisation de la santé, ce qui se passe, il s'agit seulement de dysfonctionnement, d'une mauvaise organisation de la santé", dira-t-il, en effet, à propos des derniers mouvements de protestation qui minent le secteur. D. LOUKIL