Un budget de 200 milliards de dinars est alloué par le gouvernement à la lutte contre le cancer, a rappelé le professeur Zitouni, coordinateur national du Plan cancer. Le comité spécialisé, qui a été mis sur pied dans le cadre du Plan national cancer 2015-2019, a désigné cinq zones-pilotes pour le lancement de la campagne nationale de lutte contre le cancer le plus fréquent chez les femmes, à savoir le cancer du sein, a annoncé, hier, le professeur Zitouni, coordinateur national du Plan national cancer, au cours d'un séminaire organisé au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, par l'association Tujya de la faculté de médecine en collaboration avec l'hôpital Chahids Mahmoudi sous le thème "L'intérêt du dépistage dans la lutte contre le cancer". "Ces cinq zones-pilotes ou de préfiguration, dans lesquelles cette opération de dépistage va être lancée, sont Tlemcen avec Maghnia, Alger avec Tipasa, Constantine, Jijel et Laghouat. Cette opération sera lancée avec cinq centres équipés, notamment, en radiologues qui ont reçu une très bonne formation, et donnera ses premiers résultats au bout d'une année. Parmi les pays en développement, il n'y a que l'Algérie qui s'est lancée dans une telle opération de dépistage", a expliqué le professeur Zitouni, non sans souligner, également, que les programmes de dépistage menés jusque-là ne sont ni planifiés ni évalués. "Ce qui empêche d'avoir un jugement objectif sur cette pathologie", a-t-il estimé. Abordant le volet financier, le professeur Zitouni a rappelé qu'au total, un budget de 200 milliards de dinars est alloué par le gouvernement à la lutte contre le cancer. "En plus des 180 milliards de dinars dévolus au Plan cancer 2015-2019, il y a lieu de souligner que le gouvernement a ajouté un fonds national de lutte contre le cancer doté de près de 30 milliards de dinars. Ce dernier est resté non fonctionnel durant des années en raison d'obstacles bureaucratiques, mais il vient finalement d'être débloqué", a-t-il affirmé, expliquant que cela permettrait l'acquisition également de certains produits pour détecter certains cancers colorectaux. Pour le professeur Zitouni, des avancées positives sont également enregistrées en ce qui concerne les autres axes stratégiques du Plan cancer tels que la rénovation de l'enseignement dans le domaine de la cancérologie par le ministère de l'Enseignement et de la Recherche scientifique et aussi au niveau de la prévention primaire, en rendant obligatoires, à partir de la 5e année scolaire, les cours sur les méfaits du tabagisme qui est à l'origine de 90% du cancer des poumons et de 30% de tous les cancers. Concernant les statistiques de l'évolution des cancers qui constituent, dit-il, un véritable problème de santé publique, il a été souligné, lors de ce séminaire, qu'en Algérie, 24 000 cancéreux, sur 45 000 nouveaux cas enregistrés chaque année, meurent. Mais le plus important, de l'avis de l'orateur, n'est pas de tenir une comptabilité des morts, mais plutôt d'orienter les stratégies de lutte. "Il faut un recentrage philosophique, conceptuel et pédagogique du dépistage de la pathologie du cancer", a-t-il plaidé. Samir LESLOUS
