Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exprimé, hier, son souhait de porter les échanges commerciaux entre l'Algérie et son pays à 10 milliards de dollars. Intervenant à l'ouverture du Forum d'affaires algéro-turc, organisé à l'hôtel Sheraton Club-des-Pins à Alger, le président turc a jugé "très faible" le niveau actuel des échanges commerciaux entre les deux pays. "Nous pouvons rapidement porter ce niveau à 5 milliards de dollars, pour atteindre, dans une prochaine étape, 10 milliards de dollars", a souhaité M. Erdogan. Le président turc s'est longuement attardé sur les performances économiques de son pays. Malgré la crise et le coup d'Etat manqué, l'économie turque affiche une forte croissance. Le taux de croissance de l'économie turque devrait atteindre 7,5% en 2018. M. Erdogan propose de partager l'expérience de son pays avec l'Algérie. Le président turc a qualifié l'Algérie d'îlot de stabilité. "Nous voyons l'Algérie comme un îlot de stabilité politique et économique dans la région. Notre premier partenaire commercial en Afrique, c'est l'Algérie", a-t-il indiqué, appelant les 200 opérateurs économiques qui l'ont accompagné à investir en Algérie. Les secteurs de l'agriculture, du tourisme, des énergies renouvelables, des travaux publics et de l'habitat en Algérie constituent d'importantes opportunités d'investissement pour les entreprises turques, a souligné le président turc. M. Erdogan a évoqué la signature de sept accords de partenariat et de coopération et mémorandums d'entente. Il a, notamment, insisté sur l'accord entre Sonatrach et des entreprises turques dans la pétrochimie d'un milliard de dollars. Grâce à cet accord, la Turquie produira 450 000 tonnes de polypropylène par an. Dans le domaine de l'agriculture, un protocole d'entente a été signé par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, et le ministre turc de l'Alimentation, de l'Agriculture et de l'Elevage, Ahmet Eşref, Fakıbaba. Le président turc a souligné l'importance de réunir la commission mixte bilatérale pour concrétiser des actions de partenariat et de coopération et donner une impulsion nouvelle aux relations bilatérales. Il a, également, demandé la signature, "rapidement", de l'accord bilatéral de promotion et de protection réciproque des investissements. "Nous sommes conscients que l'Algérie a été négativement impactée par les prix de pétrole. En dépit de toutes les difficultés, nous devons intensifier nos efforts pour accroître le commerce bilatéral", a déclaré M. Erdogan. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a, pour sa part, souligné que les échanges entre les deux pays ont atteint près de 4 milliards de dollars en 2017. La Turquie est le sixième client de l'Algérie et son septième fournisseur. Les entreprises turques ont bénéficié de plusieurs contrats de réalisation en Algérie, d'un montant global évalué à 3,5 milliards de dollars en 2015. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé que "toutes les conditions sont réunies" pour impulser une nouvelle dynamique à la coopération économique entre l'Algérie et la Turquie pour la hisser au niveau des relations politiques jugées "excellentes". M. Yousfi a cité certains investissements réalisés par les entreprises turques en Algérie. Il a évoqué, notamment, le complexe sidérurgique Tosyali Algérie, implanté à Bethioua à Oran, inauguré en 2013 en présence de M. Edogane. Le ministre de l'Industrie a fait aussi référence au complexe des textiles Tayal de Sidi Khettab à Relizane, le plus important d'Afrique, qui sera bientôt inauguré. Meziane Rabhi
