Du haut du paradis littéraire, où il gît pour la postérité, Zahir Ihaddadène doit arborer un large sourire, eu égard à l'auditoire composé de ses camarades de lutte mais aussi de fans de belles lettres qu'il se flattait d'admirer, car heureux qu'ils soient là pour lui ! Pour la plupart âgés, ces camarades de route dont Sid Ali Abdelhamid, Gaïd Ahmed, Damerdji Mohamed, Yacef Youcef et Haouchine Rabah n'ont pas hésités à braver le froid d'un samedi pluvieux pour y être là, aux côtés d'un camarade d'école du nationalisme, où s'étaient forgées les glorieuses initiales du PPA/MTLD qui avaient abouti à l'écriture de Liberté. D'où afflua également l'afflux d'anciens étudiants de l'Institut du journalisme qui ont tenu à être de la partie aux côtés de sa fille Wafa et de son épouse, émues d'émotions ! C'est qu'ils avaient à cœur de dédier, eux aussi, une pieuse pensée à sa mémoire ou évoquer tout simplement le professeur, ce père. Dès lors, l'aubaine était d'autant belle pour se procurer l'œuvre témoignage du normalien qu'il était et intitulé : "Itinéraire d'un militant", publié aux éditions Dahleb lors d'une séance de vente-dédicace à titre posthume qu'il n'a pas eu le temps d'animer de son vivant. Donc, le voilà comblé du haut de l'Eden des arts et des lettres où l'auteur de La presse écrite en Algérie (Ed. Ihaddadène), se repose du sommeil du juste. Et, en guise d'un rébarbatif speech d'ouverture, l'auditorium fut éclairé de l'itinéraire de l'auteur de Causerie sur l'islam et les musulmans» à l'aide d'un film documentaire de l'ENTV ou plutôt une compilation d'interviews du défunt, qui a narré durant 17 minutes, l'épopée du Mouvement national algérien né au début du siècle dernier, où la fougue des indépendantes s'opposaient aux idées réformistes pour une cause commune : s'affranchir en 1962 du long joug colonial par l'action armée. Autre témoignage, celui de Lounis Aït-Aoudia : "Le défunt exerçait de juin 1956 au 19 mars 1962 parmi le staff de la rédaction de l'édition française du quotidien El Moudjahid à Tétouan puis à Tunis, aux côtés du regretté Réda Malek. Autrement, l'auteur de l'Histoire de la presse indigène en Algérie (des origines jusqu'à 1930) fut aussi le lien et le porte-voix d'Abane Ramdane, auprès des jeunes activistes de l'université d'Alger. D'où l'impératif qu'il lui soit rendu l'hommage qu'il n'a pas eu lors de la parution de son dernier livre, Itinéraire d'un militant, alors qu'il était sur son lit de mort", a-t-il raconté. A signaler que feu Zahir Ihaddadène est l'auteur de la préface du livre Portrait (2017) de notre confrère Hamid Tahri d'El Watan. À noter que c'est à l'association des amis du darbouz Louni-Arezki à qui l'on doit l'initiative à laquelle a adhéré Sami Bencheikh El Hocine, le DG de l'ONDA et des droits voisins ainsi que l'apport logistique de la Bibliothèque Nationale d'El Hamma. Louhal Nourreddine