Les dernières statistiques publiées par le site spécialisé Speedtest, qui a classé l'Algérie à la 134e place sur 135 pays en matière de rapidité de connexion Internet fixe et mobile, ont été fortement contestées par la ministre de la Poste, des TIC et du Numérique, Houda-Imane Faraoun qui qualifie ces classements de "bidon". "Ces entreprises qui pullulent un peu partout et qui font des analyses et des expériences bidon, et qui publient des statistiques bidon, il ne faut pas les écouter", a répondu Mme Faraoun, hier, lors d'un point de presse qu'elle a animé en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour elle, "dire que l'Algérie est à l'avant-dernière position, c'est même ridicule". "L'on peut citer déjà de mémoire plusieurs pays qui sont nettement plus loin, et ce n'est pas pour dire qu'on est les meilleurs au monde, on n'est pas un pays technologiquement très avancé, mais il ne faut pas suivre les statistiques faites par les vendeurs d'équipements. Ils sont parfois un peu déçus parce qu'on ne les a pas choisis", a-t-elle expliqué avant de reconnaître, toutefois, qu'il y a encore beaucoup de problèmes en matière d'Internet en Algérie, et ce, en raison du pays qui est vaste. "Il y a des zones où le débit est extraordinaire et il y en a d'autres qui souffrent. Le déploiement, la réhabilitation, l'aménagement, la rénovation... tout est en cours, mais c'est un chantier qui ne se terminera jamais car la population continuera toujours à augmenter et ses besoins aussi", a ajouté Houda-Imane Faraoun à ce sujet. Concernant le projet de généralisation des terminaux de paiement électronique (TPE), qui tarde toujours à voir le jour, la ministre de la Poste, des TIC et du Numérique a expliqué qu'Algérie Poste a contracté un marché avec l'entreprise publique de fabrication électronique, Enie, et qu'aujourd'hui, ils sont très bien avancés dans le projet. "Il y a, d'après les statistiques du CNRC, quelque trois millions de commerçants en Algérie et il faudra tous les doter en TPE. C'est un gros marché qui aurait épuisé les ressources en devises, et c'est donc quand même mieux d'avoir une intégration, voire une fabrication nationale. Donc, prendre quelques mois supplémentaires pour avoir des équipements fabriqués en Algérie pour un marché aussi grand et vierge, je crois que c'est une bonne décision", a-t-elle expliqué, affirmant que les premiers TPE sont en phase de test pour qu'ils soient homologués et s'assurer que leur utilisation ne cause aucun préjudice aux transactions financières. "L'Enie s'est engagée à avoir plusieurs chaînes de production et à fabriquer des centaines de milliers. Mais dire que la date du 31 décembre 2018 suffira pour fournir tous les commerçants en TPE, je ne le pense pas, il y aura certainement une prorogation", a-t-elle détaillé. S'agissant de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, Houda-Imane Faraoun a donné le coup d'envoi de l'opération de réouverture des bureaux de poste fermés à cause du terrorisme. "Il y avait 32 bureaux de poste fermés pour des raisons sécuritaires durant la décennie noire. Une fermeture qui s'est poursuivie dans les régions rurales où la sécurité n'a pas été totalement rétablie, et aujourd'hui que l'insécurité relève du passé, 12 sont fonctionnels et les autres le seront dans les prochaines semaines", a-t-elle souligné à ce sujet. Samir LESLOUS