La Juventus Turin, sacrée championne d'Italie de football sans jouer, grâce au nul concédé par le Milan AC à San Siro (3-3) face à Palerme, se présentait, hier, à Livourne l'esprit tranquille pour étrenner un 28e titre national parfaitement mérité sur l'ensemble d'une saison exemplaire. Ce titre, conquis de manière bien particulière - dans un fauteuil, un verre à la main, devant leur téléviseur branché sur Milan AC-Palerme -, les joueurs de Fabio Capello ne l'ont pas volé. “La Juve est une grande formation et elle mérite parfaitement son sacre. Mais nous avons, nous aussi, réussi un très beau championnat. Je n'aime pas dire que nous avons perdu le titre, mais plutôt que nous avons terminé à la deuxième place”, a sportivement admis l'entraîneur milanais, Carlo Ancelotti. En compagnie de la formation milanaise, son principal rival depuis le début du championnat, la Juve a exercé une domination sans partage sur la Série A, survolant pratiquement les autres équipes, rapidement réduites à un rôle de faire-valoir. À deux matches de la fin de la saison (à Livourne et contre Cagliari), la Juve présente un bilan de tout premier ordre, avec 25 victoires, 7 nuls et 4 défaites, dont deux à domicile contre la Sampdoria Gênes et l'Inter Milan, les deux autres ayant été subies à la Reggina et à Palerme. Elle possède également la troisième attaque, avec 61 buts, à trois buts de l'Inter et à un du Milan AC (qui compte un match de plus), mais surtout la défense la plus solide, le gardien Gianluigi Buffon ayant encaissé 23 buts. Peut-être moins spectaculaire, moins séduisante sur le plan du football pur que le Milan AC, la Juve, menée de main de maître par Fabio Capello, a fait preuve tout au long de son parcours d'un réalisme implacable et d'une force de caractère à toute épreuve. “La Juve a montré d'autres armes que le Milan, un état d'esprit et une solidité remarquables, avec, en outre, une tenue athlétique constante”, remarquait l'ancien buteur Gianluca Vialli, vainqueur avec la Juve de la Ligue des champions 1996 devant l'Ajax Amsterdam. Le Milan AC aura pour sa part une occasion de se consoler, dès mercredi prochain à Istanbul contre Liverpool en finale de la Ligue des champions. Encore faudra-t-il que les titulaires de la défense milanaise évitent les erreurs commises par leurs doublures dans les dernières minutes du match contre Palerme, vendredi (3-3 alors que le Milan menait encore 3-1 à la 76e minute).
