La 21e édition de la Coupe du monde de football se distingue par une particularité. Pas dans le jeu, mais par l'intronisation, pour la première fois, de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Pour une première, les avis divergent. Ceux qui ont eu les faveurs de ce nouvel outil d'arbitrage en sont satisfaits, mais les autres relèvent des anomalies et même des injustices. Après les matches de la phase de poules, il y a eu 20 cas traités par la VAR, mais il y a eu d'autres situations qui n'ont pas été jugées utiles de faire appel aux images. Certaines auraient même pu constituer des tournants de match, à l'image du penalty refusé au Nigeria face à l'Argentine dont la conséquence était l'élimination des Super Eagles, de la faute commise sur Sadio Mané dans la surface de réparation par un défenseur colombien. Dans un premier temps, l'arbitre désigne le point de penalty, mais après consultation des images vidéo, il s'est rétracté. Dans ce genre de situation, même avec l'aide de la vidéo, les avis sont différents. Devant des faits de jeu, les partisans de la non-intronisation de la vidéo dans l'arbitrage estiment qu'il serait préférable de maintenir l'aspect humain de l'arbitrage. Il est clair que de nombreuses injustices peuvent être réparées avec la VAR, mais cette technologie ne résout pas tous les problèmes et ne rectifie pas toutes les erreurs d'arbitrage. D'où il serait plus judicieux de maintenir le football à son statut initial et d'accepter les erreurs humaines des arbitres. D'ailleurs, certaines interventions étaient presque inutiles, à l'image de cette faute de Cristiano Ronaldo sur un joueur iranien. Malgré le fait d'avoir consulté la vidéo, où les images ont montré un coup de coude volontaire de la part de l'attaquant portugais, l'arbitre a décidé finalement de sortir un carton jaune pour Ronaldo. Une décision injuste car de l'avis de tous les spécialistes, Ronaldo devait écoper d'un carton rouge. Alors pourquoi utiliser la VAR si on ne sanctionne pas avec fermeté ? Et si on décide d'utiliser cette technologie, il ne faudra pas la limiter sur quelques faits de jeu. Espagne-Maroc, qui a vu le but espagnol validé à la 92e minute, aurait dû regarder avant l'action du corner. Il y avait sortie de but, mais le règlement de la VAR n'autorise pas la vérification de ce genre d'action. Le cas de Neymar lors du match face au Costa Rica. Sans la VAR, soit le penalty est accordé, soit le joueur est sanctionné par un avertissement pour simulation. Légèrement déstabilisé dans la surface de réparation, l'arbitre a accordé un penalty, mais finit par revenir sur sa décision. Décision juste, mais ce qui ne l'est pas c'est que Neymar s'en est sorti sans aucune sanction, alors qu'il avait simulé une faute. Mais le plus cruel dans cette nouveauté, c'est le côté émotionnel. Lors du match Espagne-Iran, Saeid Ezatolahi avait placé un puissant tir entre les jambes de De Gea pour égaliser en faveur de son équipe. Tout l'Iran avait jubilé pendant de nombreuses secondes. Mais après avoir consulté la VAR, l'arbitre avait annulé le but en raison d'une position de hors-jeu du milieu iranien. C'était vraiment cruel de voir les Iraniens passer d'un état émotionnel à un autre extrême en quelques minutes. M. A.