L'éventualité d'un accord algéro-français portant sur un possible retour des anciens pieds-noirs et des harkis ne trouve pas grâce aux yeux de l'ONM, l'Organisation nationale des moudjahidine. Dans un communiqué rendu public hier en fin de journée, cette organisation d'anciens combattants estime que "les allusions à une possible récupération par des anciens colons et pied-noirs de leurs biens et le retour des harkis est un chantage exercé contre l'Etat algérien", par les Français. Dans un communiqué repris par l'APS, l'ONM estime que "les discours qui évoquent la possibilité pour les anciens pieds-noirs de récupérer leur pseudo-biens ne sont qu'un chantage exercé sur l'Etat algérien". "Un chantage lié directement au prix inestimable payé par le peuple algérien à travers le sang versé par de nombreux martyrs", précise le communiqué de l'ONM. Les biens dont parlent les Français ont été "arrachés par la force des armes et des lois iniques à leurs propriétaires légaux", donc les Algériens, rappelle l'organisation des anciens combattants. "L'Etat algérien a récupéré les biens confisqués par la force du droit international", indique également le document qui rappelle que le dossier des harkis est "plié depuis très longtemps". C'est donc un "problème franco-français", indique l'organisation que préside Saïd Abadou. La semaine dernière, le ministre français des Affaires étrangères avait indiqué à un député de son pays que son gouvernement s'attelait à "réunir les conditions du retour" des anciens harkis et pieds-noirs en Algérie. "Nous sommes en discussion avec les autorités algériennes" sur la question, avait également expliqué le ministre français en réponse à une question parlementaire. Les pieds-noirs, des anciens Français, en majorité d'anciens propriétaires terriens, demandent à récupérer les biens laissés à leur départ précipité en 1962. Ces biens, notamment des terres et des immeubles, ont été considérés comme "biens vacants" et versés dans le domaine national après l'indépendance. Ali B.