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Le poumon vert de Sétif menacé de disparition
La vallée de Bousselam rongée par l'expansion urbaine et la pollution
Publié dans Liberté le 09 - 08 - 2018

Les citoyens ne veulent pas rester indifférents à cette catastrophe écologique qui continue de massacrer cet endroit qui possède des potentialités énormes sur les plans agricole, économique et environnemental.
Considérée comme le poumon vert de la ville des Hauts-Plateaux, la vallée de Boussellam est aujourd'hui sérieusement menacée par deux phénomènes : l'expansion urbaine qui a pris des proportions inquiétantes et la pollution à grande échelle à cause des eaux usées non traitées qui se déversent dans l'oued éponyme. En effet, la sonnette d'alarme a été tirée depuis longtemps par un groupe de chercheurs pluridisciplinaires du "Laboratoire du projet urbain, ville et territoire" relevant de l'université Ferhat-Abbas (Sétif 1). La situation inquiète de plus en plus des associations soucieuses de la protection de l'environnement. Les visiteurs et le citoyen lambda ne sont pas restés indifférents à cette catastrophe écologique qui continue de massacrer cet endroit qui possède des potentialités énormes sur les plans agricole, économique et environnemental.
Cette situation a rendu cet endroit désert à longueur d'année même durant cette période estivale. Il est grand temps de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux agressions que subit quotidiennement l'oued Bousselam. Ainsi, un appel a été lancé pour que les autorités concernées en collaboration avec tous les acteurs et intervenants réagissent dans les plus brefs délais pour faire cesser les agissements perpétrés contre la nature tout en revendiquant la protection de ce paysage naturel non seulement typique, mais aussi original.
Un patrimoine menacé par l'expansion urbaine
Une équipe de recherche pluridisciplinaire du laboratoire Puvit a mené en 2011 une étude scientifique qui a été remise aux services de wilaya sur l'étalement urbain en prenant le cas de la vallée de Bousselam. Selon le chef de l'équipe de recherche, cette étude permettra, dans un premier temps, de comprendre les carences du système établi, ensuite de chercher la meilleure manière de développer une approche propre à ce patrimoine paysager fragile et menacé par l'étalement urbain. La vallée de l'oued Bousselam, une étendue de 15 km entre Fermatou et Mezloug dont 3 hectares se situant à l'intérieur du périmètre urbain, est le réservoir d'oxygène principal pour la ville de Sétif. "C'est un milieu écologique très fragile que la croissance urbaine effrénée risque d'anéantir si aucune action n'est prise pour le préserver. La ville a enjambé la vallée depuis quelque temps déjà : la rive ouest limitée par le pôle universitaire d'El-Bez et Chouf Lekdad (une cité illicite en majorité), sans oublier les moulins si polluants d'Eriad, et la rive est limitée par la RN9 et le campus El-Mâabouda (université Ferhat- Abbas)" précise le document tout en alertant qu'il ne reste que deux kilomètres à vol d'oiseau entre la rocade d'El-Bez et la route d'El-Annasser située à l'Ouest. "Toutefois, ce paysage se trouve empiété, voire menacé par l'extension des implantations urbaines non planifiées. La ville de Sétif ne saura certainement pas résister longtemps à atteindre cette nouvelle limite. La vallée de Bousselam sera dans un avenir proche, le cœur de la ville de Sétif" alerte cette étude. Dans ce sens, cette équipe de recherche a proposé un projet d'aménagement pour assurer dans l'avenir la protection de ce patrimoine. Ce projet tente de protéger les atouts existants du territoire tout en proposant des aménagements et des activités rendant l'oued Bousselam plus accessible à la population. "L'objectif est de se réapproprier l'oued de Bousselam en créant une gigantesque promenade urbaine, reliant différentes parties de la vallée de l'oued Bousselam à la forêt Zenadia" précise toujours le document.
Des eaux usées déjà dans la vallée
À El-Ouricia, une commune située à une dizaine de kilomètres au nord de Sétif, c'est pratiquement toute la municipalité d'une population estimée à près de 25 000 habitants qui jettent chaque jour leurs détritus, dans les égouts qui se déversent dans l'oued Bousselam qui passe à quelques encablures de cette ville qui a connu ces dernières années une extension urbaine énorme. Lors de notre déplacement, nous avons constaté que six rejets du chef-lieu communal finissent dans la vallée. Renseignements pris, les eaux usées des villages de Lahssassna, El-Maouene, Ouled El-Hadj, Ouled Chair et Zairi relevant de cette commune se déversent, elles aussi, directement dans l'oued Bousselam. Pis encore, même les eaux usées de l'abattoir municipal se déversent dans l'oued. Outre les odeurs nauséabondes qui se dégagent de ce mélange des eaux usées, les ordures de toutes sortes jonchent le sol offrant ainsi un décor désolant. La commune d'El-Ouricia ne dispose pas d'une station d'épuration des eaux usées. Pis encore, ces eaux usées sont souvent utilisées par des agriculteurs sans scrupule qui exercent leur activité agricole sur les lits de la vallée de Bousselam pour l'irrigation de leurs pâturages et cultures. Selon un responsable de l'APC d'El-Ouricia, une étude qui a été lancée depuis des années est toujours en cours pour la canalisation des eaux usées de cette municipalité vers la station d'épuration des eaux usées (Step) d'Aïn Sfiha implantée dans la commune de Sétif. Aussi, lors de notre virée dans la vallée au chef-lieu de Sétif, nous avons constaté la prolifération des déchets solides. "Comme vous le voyez, différents déchets jonchent le sol. Des pneus et des troncs d'arbres emportés par les eaux lors des inondations de juin dernier sont le décor de cet endroit censé être un lieu de détente pour les familles sétifiennes. Les familles qui fréquentaient dans le passé ce site, ne le font plus aujourd'hui à cause des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent", nous dira Achour un habitant rencontré sur les lieux. Egalement, de nombreux agriculteurs et éleveurs exercent leur activité sur les lits de la vallée de Bousselam. Cette activité n'est pas sans effet négatif sur la vallée. La pollution agricole provenant des exploitations agricoles et des cultures affecte négativement aussi la vallée de Bousselam.
Amoncellement de toutes sortes d'objets. ©Amar Loucif/Liberté
Une étude d'aménagement en cours de réalisation
Selon le directeur de wilaya de l'hydraulique de Sétif, une étude a été lancée depuis 2014 pour l'aménagement et la protection de la ville de Sétif contre les inondations. Actuellement, ajoute-t-il, le taux d'avancement de cette étude a atteint les 90%. "Cette étude concerne une partie de cette vallée d'une distance de 15 km qui s'étend de la cité appelée communément Fermatou jusqu'à la localité de Khalfoune relevant de la commune d'Aïn Arnat (une commune située à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Sétif). L'objectif principal de cette étude est de protéger la ville de Sétif des inondations et valoriser les rives de cet oued qui représente un patrimoine naturel", expliquera notre interlocuteur tout en précisant qu'une enveloppe financière estimée à 20 millions de dinars a été nécessaire pour mener cette étude. Outre l'aspect esthétique, la réalisation de ce projet permettra de créer des aires de jeu pour les enfants et de détente pour les familles, a-t-il précisé. Répondant à notre question, notre interlocuteur a souligné que la quantité des eaux usées qui se déversent dans l'oued, est insignifiante à cause de son débit très faible. Dans ce cadre, il a tenu à souligner que les eaux de l'oued Bousselam alimentent les deux barrages, à savoir ceux d'Aïn Zada (wilaya de Bordj Bou-Arréridj) et Tichy-Haf (wilaya de Béjaïa). Sur un autre plan, le directeur de l'hydraulique a ajouté qu'aucun dépassement n'a été enregistré pour le problème d'étalement urbain et toutes les constructions sont implantées loin du lit de l'oued Bousselam. En attendant le lancement des travaux de ce projet dans les années prochaines, la vallée de Bousselam se dégrade de jour en jour au détriment de l'environnement et des visiteurs.
Reportage réalisé par : Amar LOUCIF


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