Le RCD explique son initiative à partir d'un constat : sur le plan social et celui des libertés syndicales, les choses vont mal dans le pays. Pour marquer sa rentrée politique, le RCD s'intéresse au monde du travail. Le parti de Mohcine Belabbas tient, ce samedi, sa première rencontre publique après les vacances d'été. Elle sera consacrée au monde du travail dans notre pays. Pour expliquer son initiative, le RCD est parti d'un constat : sur le plan social et celui des libertés syndicales, les choses vont mal dans le pays. Dans un document élaboré par la formation politique, le parti explique qu'en plus de la crise de l'emploi et "donc d'un important taux de chômage, en particulier chez les jeunes", "les faibles niveaux de rémunération, l'accès à une protection sociale performante et l'absence d'une représentation syndicale en mesure de défendre les salariés compliquent la structuration en catégories sociales capables de négocier et de défendre l'intérêt général". Le constat du RCD ne se limite cependant pas à cela. La formation politique rappelle également que les libertés syndicales ne sont pas ou peu respectées dans le pays, notamment depuis "la caporalisation de l'UGTA". "La caporalisation de l'UGTA et les entraves que les pouvoirs publics dressent devant les syndicats autonomes empêchent l'émergence d'un mouvement syndical d'avant-garde pour garantir l'émancipation et le progrès", note le parti politique qui rappelle également que le taux de syndicalisation est très faible dans notre pays. "Mis à part la Fonction publique où de rachitiques structures bureaucratiques de l'ex-syndicat unique tentent de survivre au dynamisme d'organisations autonomes souvent réprimées par l'administration, les autres secteurs d'activités enregistrent des taux de syndicalisation insignifiants. Dans le secteur privé, on peut affirmer que la représentation syndicale est quasiment inexistante", note le document. Si le pays est arrivé à cette situation où le monde du travail vit dans la précarité, c'est en partie, rappelle le RCD, le nouveau code du travail qui tarde à voir le jour. "Les rédacteurs du projet du code de travail rendu public puis retiré ont surtout consacré la flexibilité du marché de l'emploi et des procédures contraignantes pour le recours à la grève", écrit le parti politique qui lie les reports successifs de l'adoption de ce projet de loi à la conjoncture politique et économique que vit le pays. Plus globalement, le RCD explique que cette conférence, qui verra la participation de chercheurs et d'universitaires, permettra aux acteurs syndicaux et aux spécialistes "de débattre des enjeux pour le monde du travail et la vie sociale nationale" à travers des thèmes "en rapport avec les problématiques liées au droit du travail et à la représentation syndicale dans une conjoncture où l'ordre institutionnel en général est débordé par la vie parallèle avec ce que cela engendre comme opacité décisionnelle et improvisation stratégique". En plus de l'intervention du président du parti, la rencontre sera marquée par des communications qui seront données par des universitaires comme Nacer Djabi qui abordera le thème lié au "travailleur algérien : contraintes réglementaires et sous-représentation syndicale", et Leïla Borsali Hamdan, professeure à l'université d'Oran, qui évoquera les "enjeux du code du travail". Ali Boukhlef