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Constantine, ville fermée à l'opposition
la marche de MouWatana EMPÊCHEE PAR UN IMPRESSIONNANT DIsPOSITIF POLICIER
Publié dans Liberté le 09 - 09 - 2018

Pas un coin du centre-ville, l'itinéraire prévu pour la marche, ou encore les places publiques, n'a été laissé sans surveillance policière.
La marche du mouvement Mouwatana, prévue hier à Constantine, n'a pas eu lieu. Elle ne pouvait avoir lieu, étant donné l'impressionnant dispositif de sécurité mis en place pour l'en empêcher. Les animateurs du mouvement ont été continuellement harcelés par la police qui a même investi l'hôtel où ils ont résidé la veille. "Depuis notre arrivée hier à Constantine, nous avons été systématiquement harcelés par la police. À 1h30 du matin, on est venu me réveiller dans ma chambre d'hôtel et à 5h30, l'hôtel a été cerné par la police et la ville totalement bloquée alors que depuis ce matin, il y a eu plus d'une douzaine d'arrestations de cadres et de membres du mouvement Mouwatana dont Mme Zoubida Assoul, M. Saâd Bouaâkba, le coordinateur de la wilaya, Abdelkrim Zoughilèche, et qu'à l'heure où je vous parle, plusieurs cadres de Jil Jadid sont encore dans des commissariats", soulignait le président de Jil Jadid et l'un des principaux animateurs du mouvement Mouwatana au sortir de l'hôtel Ibis de Constantine, hier matin vers 10h30 pour rejoindre le lieu de ralliement du rassemblement citoyen contre la perspective du 5e mandat pour le président Bouteflika. Accompagné de la porte-parole du mouvement, Mme Zoubida Assoul, et de l'avocat et activiste des droits de l'Homme, Salah Dabbouz, Soufiane Djilali ne se doutait certainement pas de ce qui l'attendait à l'extérieur de l'hôtel où il venait de passer une nuit particulièrement mouvementée. "Ils viennent à peine de relâcher Mme Zoubida Assoul sur promesse de sa part de ne pas sortir sur le terrain, mais malgré cela, nous tenons à notre engagement de battre le pavé, ici à Constantine, c'est-à-dire qu'à partir de 10h30, nous allons sortir pour montrer aux Algériens qu'il faut dépasser la peur. Nous ne voulons faire qu'une simple action de proximité pour expliquer aux citoyens la situation du pays. Il n'était pas dans notre intention de manifester ou de troubler l'ordre public à Constantine. Malheureusement, les partis politiques du pouvoir autant que l'APW de Constantine se sont réunis officiellement et ont fait des déclarations extrêmement graves contre l'opposition, ce qui est inacceptable." Sa sortie de l'hôtel allait provoquer un grand mouvement de panique chez les policiers déployés en surnombre autour de l'établissement. Le petit groupe de militants de Mouwatana est aussitôt encerclé par des dizaines de policiers en tenue civile, portant pour certains de simples dossards. Instruction a été donnée pour éloigner les policiers en uniforme réglementaire des alentours immédiats de l'endroit, entassés dans des fourgons longeant le trottoir d'en face. Des pourparlers s'engagent au moment où les quelques journalistes présents sur place sont formellement interdits d'utiliser leurs smartphones pour prendre des photos. Certains ont même été sommés d'effacer des instantanés du président de Jil Jadid et de ses compagnons, encerclés par les policiers. Intraitable, l'officier en charge d'empêcher l'arrivée de Soufiane Djilali et de son groupe à la station de tramway de Benabdelmalek-Ramdane, lieu de rencontre avant l'entame de la marche prévue, ne fera aucune concession aux manifestants. Après près d'une heure de palabres, les animateurs de Mouwatana lâchent du lest, conscients que le quadrillage de la ville par les forces de sécurité ne laisse aucune possibilité à une procession dans les artères de Constantine. Soufiane Djilali s'adresse aux journalistes de derrière les barreaux du portail de l'hôtel.
Une ville sous très haute surveillance
De mémoire de Constantinois, la ville n'avait jamais connu un quadrillage aussi dense et une présence policière aussi importante. Dès l'aube, la ville était totalement bloquée. Pas un coin à travers tout le centre-ville, l'itinéraire prévu pour la marche ou encore les places publiques, n'a été laissé sans surveillance policière. Même les bancs publics ont été occupés par les agents de l'ordre. Et, bizarrement, une exposition inédite est organisée dès cette même aube. L'Epic Prop-co chargé du nettoyage de la ville étalera, en effet, tous ses moyens matériels à travers les espaces et places publiques pour ne laisser aucune surface à un probable attroupement. Il y avait là des bacs à ordures, des camions à bennes et des nettoyeuses de chaussées mécanisées. Des pavillons de fournitures scolaires ont également fait leur apparition comme par enchantement alors que la Protection civile s'est aussi mise de la partie en organisant une autre exposition sur le site même de la station de tramway.
Au même moment, des barrages de police qui ne laissaient rien filtrer étaient dressés autour de la ville de Constantine. Selon certains témoignages, les agents mobilisés sur ces barrages étaient munis de listes de noms de personnes à refouler ou à arrêter. Et il va sans dire que si la marche n'a pas eu lieu, l'incroyable déploiement des membres du service d'ordre dans tout Constantine, hier, a participé à une véritable paralysie de la cité.
Les leaders de Mouwatana scandalisés
Pour Soufiane Djilali, "les institutions de l'Etat sont utilisées pour asseoir l'inconstitutionnalité, le non-droit et l'esprit liberticide. Ce qui est anormal, c'est qu'une institution censée protéger le citoyen et l'Etat lui-même contre les larrons puisse devenir le bras qui protège les voleurs et la mafia". Pour sa part, Mme Zoubida Assoul commentera cet épisode constantinois du mouvement en évoquant un meeting organisé par le FLN à Constantine, jeudi passé. "Il y a eu une réunion et des vidéos relayées où était montré un élu, de surcroît P/APW, parlant au nom des citoyens de Constantine et prétendant ne pas permettre à notre mouvement de venir ici car Constantine est une ligne rouge, selon lui. C'est gravissime qu'un élu qui représente des citoyens interdise à d'autres citoyens algériens de venir à Constantine et de rencontrer d'autres citoyens. Nous avons donc décidé de porter plainte contre ce P/APW pour atteinte au droit constitutionnel de la liberté de circulation qui garantit à tous les Algériens de circuler librement sur le territoire national. Nous nous demandons si nous sommes en état de guerre pour que le pouvoir politique nous oppose cette interdiction ou sommes-nous, à Constantine, carrément dans un autre Etat qui ne fait pas partie de l'Algérie. Aussi, nous dirons que c'est notre pays, nous sommes libres, nous n'avons rien fait d'illégal et que nous sommes des pacifistes venus expliquer une initiative politique. J'ai été arrêtée pendant plus de deux heures puis relâchée moyennant un chantage absurde, celui de me raccompagner hors de la ville. Je ne suis ni otage ni coupable de quoi que ce soit pour obéir à ces injonctions et je quitterai Constantine quand moi je l'aurais décidé." L'avocat Salah Dabbouz dira : "En tant que citoyens algériens, nous avons été interdits d'exercer nos droits constitutionnels sur la base d'injonctions illégales qui ont mobilisé la force publique et même les bennes à ordure rassemblées en nombre impressionnant et que l'on n'a jamais vues lorsque la ville de Constantine croulait sous les ordures. La première entorse à la loi réside dans l'instrumentalisation des institutions de l'Etat au profit d'une frange qui a confisqué la volonté populaire également de manière illégale. Un pouvoir que nous considérons comme illégitime et qui persiste à monopoliser les centres de décision."
Kamel Ghimouze


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