Les fans kabyles renouent avec l'ambiance des grands jours, motivés en cela par le début de saison en fanfare de leur club. Après les deux victoires consécutives obtenues face au PAC (1-0) et surtout contre le MCA (5-0), l'on savait que cette affiche JSK-CRB allait faire recette, mais pas à un tel point. Et pour cause, ils étaient des milliers de fans kabyles à avoir assiégé littéralement le stade du 1er-Novembre comme aux plus belles heures du fameux Jumbo JET de la belle époque, à un tel point que les tribunes étaient pleines à craquer depuis le début de l'après-midi, autrement dit à trois ou quatre heures du coup d'envoi de ces chaudes retrouvailles entre Kabyles et Belouizdadis. Il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir la JSK évoluer dans un tel volcan, surtout en début de saison, et les camarades de Benaldjia s'en sont donné à cœur joie face à une bonne formation belouizdadie qui n'était pas venue à Tizi Ouzou pour faire du tourisme, mais bien au contraire pour tenter un exploit qui, en fait, n'était pas loin de ses cordes, notamment en première mi-temps où les camarades de Tariket auront posé bien des problèmes aux locaux et inquiété à maintes reprises leur ancien gardien de but Abdelkader Salhi. Mais voilà que, même dans les moments difficiles où les Canaris ont quelque peu vacillé face à l'incroyable sursaut d'orgueil des Belouizdadis, le "peuple de la JSK" n'a pas failli à sa tâche un seul instant, puisqu'il redoubla de vivats et d'acclamations pour doper littéralement son équipe favorite. "Sincèrement, je dis chapeau à ce merveilleux public kabyle qui était derrière son équipe du début jusqu'à la fin du match, et je peux vous assurer que j'aurai voulu avoir vingt ans de moins pour évoluer devant un public pareil et dans cette ambiance exceptionnelle", dira en fin de match Franck Dumas qui, rappelons-le, a été champion de France avec l'AS Monaco, mais qui n'aura certainement pas connu une telle communion populaire teintée d'allégresse et d'hystérie à n'en plus finir. "En ayant disputé la bagatelle de trois matchs en dix jours, les jambes étaient quelque peu lourdes et les automatismes quelque peu lents, et fort heureusement que notre public a joué son rôle habituel de douzième homme pour booster notre équipe et nous accompagner admirablement dans cette précieuse victoire, et le fait d'enclencher neuf points en trois matchs va nous mettre en confiance et nous permettre d'envisager la suite du parcours avec une grande sérénité", dira encore Dumas qui aura toute latitude de préparer au mieux ce périlleux déplacement de jeudi à Sétif où se profilent déjà les senteurs d'une superbe affiche ESS-JSK qui fera certainement le plein encore, et ce, au grand bonheur des amateurs de sensations fortes. "Cette belle place de leader en championnat, nous la dédions à ce magnifique public qui a cru en notre politique et notre challenge qui consiste à redonner confiance et notoriété à ce grand club qui a pour nom JS Kabylie, et j'ai toujours affirmé qu'avec l'apport précieux de notre cher public, la JSK va retrouver sa gloire et sa popularité d'antan, ce qui nous encourage à travailler davantage pour franchir d'autres paliers sans pour autant griller les étapes", dira de son côté le président Chérif Mellal, dont le nom fut scandé par une foule en délire à la fin du match JSK-CRB. "Nous avons promis un projet d'envergure pour la JSK, car nous voulons professionnaliser notre club au fil des années et sortir ainsi de l'amateurisme et du bricolage, et nous sommes déterminés à aller de l'avant pour offrir davantage de bonheur à ce fidèle public qui est revenu en masse pour ressusciter le passé glorieux de notre prestigieux club", enchaînera de son côté le porte-parole du club Mouloud Iboud, jadis capitaine emblématique du sacré "Jumbo jet" des années 80 qui avait vu fleurir, à l'époque, les prémices du fameux "Printemps berbère" et la mise sur orbite de la "JSK africaine" qui a fini par s'imposer aux quatre coins du continent avant de connaître une longue traversée du désert. Comme quoi, les grands clubs ne meurent jamais ! Mohamed HAOUCHINE
