À Tizi Ouzou et aux quatre coins de la Kabylie profonde et orgueilleuse, quand la JSK va, tout va ! Une telle devise était facilement perceptible samedi au stade du 1er-Novembre, à l'issue de ce mémorable "clasico" JSK-MCA littéralement survolé par les Canaris du Djurdjura (3-0). Hier matin, comme de coutume, les kiosques à journaux ont été pris d'assaut par les fans kabyles et tous les citoyens, visiblement heureux et surtout fiers de revivre des moments de joie et d'allégresse à la gloire de la JSK euphorique et conquérante comme elle ne l'a jamais été ces dernières saisons. Du coup, les supporters kabyles sont revenus en masse au stade du 1er-Novembre pour porter aux nues leur club favori et constituer de nouveau le... 12e homme de la JSK. Après avoir curieusement déserté, ces dernières années, les travées du stade du 1er-Novembre, jadis temple mythique du légendaire "Jumbo-jet" africain, les "socios" kabyles sont revenus à la charge cette saison pour faire rugir de nouveau "le volcan de Tizi" et instaurer une communion admirable en tous points de vue avec leurs joueurs favoris, visiblement transcendés par l'apport considérable de ce merveilleux public en... "or et vert" ! Mais, en fait, qu'est-ce qui fait que les fans de la JSK ont décidé de se réapproprier leur verve d'antan, leur fidélité légendaire et surtout leur espace d'expression. "Anwa wigui, dh'imazighen !" aura retrouvé tout son charme et sa signification au stade du 1er- Novembre qui aura fait le plein samedi encore pour la venue du Mouloudia d'Alger, l'éternel rival, et le grand "clasico" aura retrouvé toute sa splendeur et sa frénésie au cœur du Djurdjura. Et ce qui fait réellement plaisir à voir, c'est cette nouvelle mentalité des supporters de la JSK qui se sont organisés ces derniers temps en plusieurs clubs de fans qui rivalisent de vivats et surtout de génie et de créativité dans les tribunes pour redonner à la JSK ses couleurs et sa splendeur d'antan, le tout exécuté en symbiose et en symphonie avec la marche victorieuse du club cher aux "Imazighen". Un tel regain de vitalité et d'effervescence populaire fut parfaitement symbolisé, samedi après-midi, par ce "tifo" géant qui a été judicieusement conçu et allégrement déployé peu avant le coup d'envoi de ce somptueux JSK-MCA pour doper au maximum des Canaris qui auront eu alors droit à un soutien sans relâche durant les 90' de jeu. "En France, nous n'avons jamais vécu une ambiance pareille. C'est un public merveilleux", se plaisent à le répéter les Franco-Algériens de la JSK, Yesli, Beziouen, Si Salem, ou encore Bencherif. "Avec un public pareil, la défaite est interdite et je suis profondément heureux du retour de nos merveilleux supporters", avait souligné le coach de la JSK, Azzedine Aït Djoudi, l'homme qui a relevé le gros défi de faire revenir ce public en or, lui qui avait lancé en direction des supporters un appel du cœur en début de saison et les "tifosis" kabyles ont répondu présent pour hisser les Canaris vers les hautes cimes, que ce soit à Tizi Ouzou, ou en déplacement à travers toutes les régions du pays, y compris à Saïda et Béchar cette année. Sans violence, ni chauvinisme, les supporters kabyles semblent décidés à copier le modèle britannique et à s'organiser en "clubs de fans" qui rivalisent d'inspiration et d'ingéniosité dans les gradins avec un seul objectif, celui de servir avant tout la cause et la bonne marche de la JSK. Ces clubs de supporters d'un genre nouveau ont pour noms les "Ultras-leaders", les "Kabylie-Boys", les "Amazighs-Crowd", ou encore les "Samba-Boys" qui ont fait l'union ces derniers temps pour constituer ce qu'ils appellent désormais les "Amazighs-Zona", soit une sorte d'union sacrée qui est plus que jamais déterminée à instaurer une nouvelle mentalité dans l'environnement du club kabyle. L'avènement de cette nouvelle vague est certainement de bon augure pour un club prestigieux comme la JSK qui a été, de tout temps, portée aux nues par tout un peuple en délire. "Dites-vous bien que nous étions malheureux de voir la JSK jouer dans un stade vide ces dernières années. Il fallait bien réagir pour redonner de la vie et des couleurs à notre cher club qui a une histoire, un palmarès et une grande notoriété nationale et internationale", dira "Abder", un étudiant et fan inconditionnel qui réside à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. "La JSK n'est pas un club comme les autres et la nouvelle génération de supporters est là pour ressusciter les temps de gloire de notre cher club", enchaîne Samir, un fan qui réside à Birkhadem et qui ne rate pratiquement aucun match de la JSK à domicile ou en déplacement. Et ils sont nombreux les fans qui viennent des quatre coins de Kabylie, mais aussi d'autres régions du pays pour s'associer au vent du renouveau de la JSK qui s'apprête à vivre encore ce vendredi une journée de folie à l'occasion de cette demi-finale de Coupe tant attendue contre le CRB Aïn-Fekroun, et ce, avec la perspective de préparer éventuellement une... 10e finale de Coupe d'Algérie qui fera certainement date dans les annales du club kabyle. M. H. Nom Adresse email
