La béatification, samedi à Oran, des 19 religieux catholiques, assassinés durant la décennie du terrorisme, constitue un autre moment capital pour la notion du "Vivre-ensemble en paix" portée par cheikh Khaled Bentounès. C'est ce que le président de l'Association internationale soufie Alawiya (Aisa) a déclaré hier, au cours d'une conférence organisée au siège du Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran, en considérant l'événement comme une manifestation du vivre-ensemble. Une année après l'adoption à l'unanimité par l'ONU de la Journée du vivre-ensemble (16 mai) sur proposition de l'Algérie, cet acte pontifical, premier du genre en terre musulmane, constitue une étape fondamentale sur le chemin parcouru par le concept cher à Bentounès depuis 2015, année du lancement, à partir d'Oran, de la pétition exhortant les Nations unies à promulguer une journée du vivre-ensemble. Devant un parterre composé d'universitaires, chercheurs, représentants d'associations et en la présence notable du consul général de France et de la directrice de l'Institut Cervantès, Khaled Bentounès a appelé à l'élaboration d'un statut juridique pour l'humanité. "Nous avons intérêt à regarder l'humanité comme un corps, une réalité unique. Nous devons lui donner un statut juridique qui la rende visible pour les générations futures (…) pour qu'elles puissent construire ensemble l'un avec l'autre et non pas l'un contre l'autre", a-t-il, notamment, déclaré en s'insurgeant contre le fait que l'homme a créé des académies militaires, mais pas des académies de paix. "Comment se fait-il que la paix n'ait aucune institution digne de ce nom qui la porte ?" s'est-il interrogé en rappelant que l'idée de la création d'une académie de la paix avec les Nations unies n'est pas nouvelle puisqu'elle avait déjà été formulée par l'ancien président du Costa Rica, Oscar Sanchez. Mais sans avoir trouvé un début de concrétisation. Khaled Bentounès a également insisté sur l'importance d'introduire le concept du "Vivre-ensemble en paix" à l'école, dans les universités, les centres de recherche…, ce que d'autres pays ont déjà initié alors que la notion a émané de l'Algérie. Et de fait, en marge de la conférence, le président de l'Aisa et le directeur du Crasc ont signé un accord de partenariat pour le lancement de recherches sociales et anthropologiques sur le vivre-ensemble en paix. S. Ould Ali