Ce sont les importations des groupes céréales, semoules et farines ainsi que des tourteaux et résidus de l'extraction de soja qui ont alourdi la facture, selon les douanes. L'Algérie continue de payer cher sa facture alimentaire. Malgré les restrictions au commerce extérieur, les importations restent élevées en volumes et en coûts. Ainsi, la facture globale des importations des produits alimentaires a atteint 7,844 milliards de dollars entre janvier et fin novembre 2018, selon l'APS qui reprend les Douanes algériennes. Selon les chiffres du Centre national des transmissions et du système d'information des douanes (CNTSID), cette facture est en hausse de 77 millions de dollars par rapport à la même période de 2017 où les importations se sont chiffrées à 7,767 milliards de dollars, soit 0,99% d'augmentation. Cette hausse, explique le CNTSID, est tirée essentiellement par les importations des groupes céréales, semoules et farines ainsi que des tourteaux et résidus de l'extraction de soja. Dans le détail et par catégories de produits, la facture des importations des céréales, semoules et farines a grimpé à 2,844 mds de dollars, contre 2,552 mds de dollars, soit une augmentation de plus de 292 millions de dollars (+11,46%) entre les deux périodes de comparaison. Quant aux importations des tourteaux et résidus de l'extraction de soja, elles se sont chiffrées à 587,4 millions de dollars, contre 386,95 millions de dollars, en hausse de 200,44 millions de dollars (+51,8%). Le CNTSID précise, en revanche, que 5 principaux produits alimentaires ont connu des baisses. C'est le cas du lait et des produits laitiers qui ont été importés pour 1,287 mds de dollars, contre 1,312 mds de dollars, en baisse de 25 millions de dollars (1,93%). La baisse a également concerné les sucres et sucreries, importés pour 771,04 millions de dollars, contre 958,4 millions de dollars, soit une diminution de 187,34 millions de dollars (-19,55%). Quant aux importations de viandes, elles ont reculé en s'établissant à 168,53 millions de dollars, contre 181,52 millions, en baisse de près de 13 millions (-7,16%). De même, les importations du café et thé ont enregistré une baisse à 342,54 millions de dollars, contre 396 millions, en baisse de près de 53,47 millions (-13,5%). La facture des importations des légumes secs a, quant à elle, baissé à 300,7 millions de dollars contre 376,21 millions de dollars, en baisse de 75,52 millions de dollars (-20,07%), selon les services des douanes. En dehors de ces 7 principaux produits, le reste du groupe des produits alimentaires a été importé pour 1,54 md de dollars de janvier à fin novembre 2018, contre 1,60 md de dollars à la même période de 2017. La facture d'importation a aussi été alourdie par l'importation des huiles destinées à l'industrie alimentaire (classées dans le groupe des biens destinés au fonctionnement de l'outil de production), leurs importations ont totalisé 912,63 millions de dollars, contre 813,28 millions de dollars, en hausse de 99,35 millions de dollars (+12,22%). Ainsi, la facture globale du groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l'industrie alimentaire s'est chiffrée à 8,75 mds de dollars entre janvier et fin novembre 2018, contre 8,58 mds de dollars sur la même période de 2017. Outre les produits alimentaires, la facture d'importation subit toujours les aléas de la poursuite de la hausse des importations des médicaments. Durant les 11 premiers mois de 2018, la facture d'importation des médicaments s'est établie à 1,942 md de dollars, contre 1,723 md de dollars à la même période de 2017, en hausse de +12,7%, soit 219 millions de dollars. Paradoxalement, cette hausse de la facture ne s'est pas traduite par la réduction des pénuries de médicaments, lesquelles restent préoccupantes. Saïd Smati