Les manifestations de samedi au Cameroun, à la suite desquelles le principal opposant Maurice Kamto a été arrêté, ont donné lieu à un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité, a estimé l'Union européenne (UE) dans un communiqué rendu public hier. "Ces manifestations du parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), non autorisées par Yaoundé, ont donné lieu à un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de l'UE. Samedi, plusieurs centaines de personnes ont marché à l'appel du MRC dans plusieurs villes du pays, en présence d'un fort déploiement des forces de sécurité. À Douala, des vidéos de violents face-à-face entre forces de l'ordre et manifestants ont circulé sur les réseaux sociaux. Selon des militants du MRC, "plusieurs personnes ont été blessées par balle à Douala samedi. Quelques échauffourées ont eu lieu suite à l'attitude particulièrement agressive de quelques participants à la marche", a concédé le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, samedi soir. Dans une interview à Radio France International (RFI) vendredi, M. Sadi a indiqué que la police a fait usage de balles non létales contre les manifestants. Depuis samedi, 200 personnes ont été interpellées, selon le MRC, dont Maurice Kamto, lundi soir, et une majorité des cadres du parti. Yaoundé n'en compte que 147, selon René Sadi vendredi sur RFI. R. I./Agences