Un nouvel accord a été conclu entre pouvoirs rivaux sur l'organisation d'élections en Libye, après la non-application de plusieurs ententes visant à sortir ce pays du chaos, a indiqué jeudi soir l'ONU. Le dernier face-à-face entre le chef du gouvernement d'union, Fayez Serraj, et son rival, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, remonte à mai 2018 à Paris où, déjà, ils s'étaient engagés à organiser des élections le 10 décembre sans que cela soit suivi dans les faits. Le nouvel accord a été conclu mercredi à Abou Dhabi, sous l'égide de l'ONU, lors d'une rencontre entre les deux hommes qui n'avait fait l'objet d'aucune annonce, a indiqué dans un tweet la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). "Les deux parties se sont entendues sur la nécessité de mettre fin à la période de transition à travers des élections générales mais aussi sur les moyens de préserver la stabilité de la Libye et d'unifier ses institutions", a écrit la Manul. Elle n'a cependant donné aucun calendrier. Le 18 janvier, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, avait espéré pouvoir convoquer "dans les semaines à venir" une conférence nationale en Libye, visant à mettre un terme à la transition et tracer le chemin vers des élections présidentielle et législatives. Ce processus inclura la possibilité d'un référendum sur un projet de Constitution, avait-il dit. Une fois établi entre les principaux acteurs "un nouveau consensus sur un calendrier national pour reconstruire un Etat civil libyen uni, nous serons en mesure de fixer une date et un lieu", avait-il ajouté. "Nous avons tant travaillé pour cet accord", a réagi jeudi le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. "Mais la situation en Libye est telle qu'il faut attendre que tous les acteurs aient donné leur accord. Nous suivons ce dossier avec attention, c'est notre dossier principal en matière de politique étrangère".