Enseignante biologiste à la retraite, Rabéa Hachemi vient de publier son premier roman intitulé Un jour ma mère reviendra (éditions Dar Khettab). Le livre évoque l'histoire d'une famille au cœur de la Kabylie des années 1960 et dont les membres étaient éparpillés à cause de la guerre. Un jour, le père décide de revenir au village, et avec lui un garçon. "Sans crier gare, le père prit unilatéralement la décision de revenir et d'installer un nouveau pensionnaire qui répondait au prénom de Mouhouche et dont le lien de parenté, justifiant sa venue, fut jalousement tenu secret par les adultes", écrit Mme Hachemi. Dès lors, ajoute l'auteure, dès son arrivée au village, Mouhouche exerça en toute impunité sa tyrannie sur la benjamine de la famille, dont le statut de privilégiée est rapidement confisqué par ce garnement. Alors que l'indulgence sans limite dont fit preuve le père sema le doute dans l'esprit de la fille, en elle germa alors l'idée que ce "monstre" serait peut-être un fils caché que son père aurait ramené du maquis. D'ailleurs, Mouhouche lui lança, au cours d'une altercation, une phrase restée énigmatique : "Un jour je m'en irai, un jour ma mère reviendra." Dans son premier ouvrage, Rabéa Hachemi explique que "parallèlement à cette histoire, et en toile de fond, je raconte la ville de Tizi Ouzou des années 1960 et le respect que nous vouions aux enseignants et aux adultes. C'est tout ce glissement que notre société a connu que je décris. Il s'agit d'un plaidoyer pour le dialogue et d'un réquisitoire contre les secrets de famille. Via le livre, j'ai transmis des émotions, des couleurs et des odeurs de l'époque. Je trouve que notre société a changé, mais pas forcément dans le sens négatif".