Les ex-gardes communaux de la wilaya de Bouira ont organisé, hier, une marche pour dénoncer le système en place et réclamer son départ, joignant, ainsi, leur voix à celle du peuple. En effet, ils étaient plusieurs centaines de ces sacrifiés de la décennie noire comme ils aiment à se définir à s'être donné rendez-vous à la place des Martyrs de la ville afin d'entamer leur action. Mettant de côté leurs revendications socioprofessionnelles, les ex-gardes communaux, venus des quatre coins de la wilaya, ont scandé des slogans antisystème, exigeant de ceux qui l'incarnent qu'ils "plient bagage". "Jadis, nous étions aux côtés du peuple pour le protéger, et aujourd'hui, nous sommes engagés à ses côtés pour le soutenir", indiquera Amar Azouz, le porte-parole de ce corps de sécurité désormais dissous. Certains manifestants sont venus accompagnés de leurs enfants, ce qui a donné lieu à des scènes émouvantes, lorsqu'un père et sa fille âgée de 13 ans ont scandé à l'unisson : "L'Algérie appartient à ses enfants et non aux traîtres." Pour ce qui est des pancartes, banderoles et autres slogans scandés lors de cette démonstration de force, ils vont des plus classiques tels "le peuple veut la chute du régime", "Système dégage", "FLN et RND, dégagez !" aux messages clairement à l'intention des symboles du régime, parmi eux Lakhdar Brahimi ou Ahmed Ouyahia. "Ya Brahimi, l'Algérie n'est pas l'Irak", "Ouyahia ya chiyatte echaâb marahouche farhane". Les contestataires, après avoir sillonné les principales artères de la ville, ont organisé un sit-in sur l'esplanade de la Maison de la culture de Bouira, avant de se disperser dans le calme.