"Huit Libanais de confession chiite ont été inculpés pour "terrorisme" aux Emirats arabes unis et n'ont pas eu le droit à l'assistance d'un avocat lors d'un procès entaché d'irrégularités", a dénoncé hier Human Rights Watch (HRW). Si les chefs d'accusation n'ont pas été rendus publics, les familles des 8 accusés ont indiqué qu'ils avaient été inculpés pour "terrorisme", a rapporté l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué. D'après des médias émiratis, ils ont des liens avec le mouvement chiite libanais Hezbollah, à la tête de trois ministères dans le gouvernement libanais, et représenté par 13 députés au Parlement, mais considéré par les Emirats sunnites comme une organisation terroriste. Tous les inculpés vivent et travaillent aux Emirats depuis plus de 15 ans, et 7 d'entre eux sont employés par la compagnie aérienne Emirates de Dubaï, a rapporté l'ONG. Selon leurs familles, aucun d'entre eux n'a d'appartenance politique connue et leurs aveux ont été faits sous la contrainte. Détenus entre décembre 2017 et février 2018, les 8 Libanais ont ensuite été placés en détention pendant un an avant l'ouverture de leur procès le 13 février, selon HRW. "Ils ont été maintenus à l'isolement pour une durée prolongée, n'ont pas eu le droit à un avocat ni de recevoir la visite de leurs familles", ont indiqué leurs proches à HRW. "Les Emirats ont utilisé à maintes reprises le spectre du terrorisme pour justifier l'absence totale de respect de l'Etat de droit", a dénoncé Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord à HRW. "En ne respectant pas les droits des accusés à un procès équitable, les autorités émiraties indiquent qu'elles ont déjà décidé de l'issue du procès", a-t-elle ajouté.