Cela fait plusieurs semaines, voire depuis le mois de septembre passé que des médecins privés et publics à Sétif ont constaté que des dizaines de cas d'hépatite virale "A" ont fait leur apparition à Sétif. Une situation alarmante qui révèle un laisser-aller au niveau de plusieurs directions de la wilaya et du bureau d'hygiène communal du chef-lieu de la wilaya de Sétif. En effet, les cas ont été confirmés après des analyses médicales, à savoir le HAV. Plusieurs personnes dont des enfants présentant des symptômes d'une hépatite, dont l'ictère, appelée communément jaunisse, une décoloration des selles et des urines tendant vers le rouge, un état de fatigue parfois prolongé, se sont présentées aux différentes structures sanitaires de la ville. "Après analyses biologiques, à savoir les HBS, HCV et HAV, nous avons constaté qu'il s'agit bien d'hépatite A, une maladie à transmission hydrique. Nous pensons à l'eau des puits. Les Sétifiens qui ne font pas confiance à l'eau du robinet dans leurs domiciles ont recours aux puits ouverts par des bienfaiteurs", nous dira avec amertume un médecin généraliste de Sétif. Selon plusieurs sources médicales bien informées, il s'agirait d'une contamination après consommation d'eau des puits à travers plusieurs cités et quartiers à travers les quatre coins de la ville, dont notamment ceux de la région nord-est de la ville, à savoir El-Hidhab, Berarma, la cité des 1014-Logements et autres cités avoisinantes. Par ailleurs, l'on s'interroge sur le rôle que doivent jouer les services de prévention et de contrôle de la direction de la santé et de la population qui auraient certainement été saisis par les médecins exerçant dans les différentes structures sanitaires publiques. Par ailleurs, des médecins privés nous ont indiqué qu'ils ne reçoivent jamais de fiches pour les maladies à déclaration obligatoire. Un maillon négligé qui pourrait enrichir l'enquête épidémiologique, et du coup, orienter davantage les enquêteurs qui doivent à leur tour saisir les BHC (bureaux d'hygiène communaux) pour fermer in extremis les puits "suspects". Un médecin qui a tiré la sonnette d'alarme nous a indiqué que l'organisation d'opérations de sensibilisation pour bouillir l'eau des puits et même du robinet s'impose. "Il est de notre devoir de mettre en garde nos concitoyens. Les personnes et les familles qui ne peuvent pas se permettre de boire les eaux minérales, nous devons dire que le traitement des eaux par le chlore ne suffit pas, car le virus de l'hépatite A est très résistant. Il faut bouillir l'eau avant de la consommer", nous dira un médecin spécialiste. La wilaya de Sétif doit aussi réactiver la commission de wilaya chargée de la lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH) qui doit suivre de très près ce dossier afin de stopper la propagation de cette épidémie qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Faouzi Senoussaoui