Le communiqué de l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, était au cœur de la marche citoyenne contre le système, organisée hier en milieu d'après-midi à Bouira.En effet, les manifestants ont unanimement salué l'honnêteté de l'ancien président de la République et son patriotisme. D'ailleurs, un ancien slogan datant des années 1995 a été ressorti des placards pour l'occasion : "El-djeich, chaâb maâk ya Zeroual (l'armée et le peuple sont avec Zéroual)", a résonné dans le ciel de Bouira. Ainsi, pour les marcheurs qui comme de coutume, ont sillonné les principales artères de la ville, l'ancien chef de l'Etat, par sa sortie médiatique a selon leurs dires "démasqué" les ennemis de la nation. "Cette marche est également en l'honneur de M. Zeroual, un homme de grande valeur et un patriote (…) son témoignage nous encourage à aller de l'avant et surtout mettre des noms sur les ennemis de la patrie", affirme Abdenour, ancien enseignant de français. La marche d'hier, tout comme celle d'avant-hier, n'avait rien de festive et portait des revendications exclusivement politiques. Les centaines de marcheurs, brandissaient des pancartes où on pouvait lire notamment "système dégage", "Saïd dégage" et "El-blad bladna w ndirou raina" (c'est notre pays et on instaure notre volonté). Pour la première fois depuis le 22 février et le soulèvement populaire contre le régime en place, des slogans hostiles au général à la retraite Mohamed-Mediène, dit Toufik, "Toufik dégage" et "Toufik menteur" ont été scandés. D'autres slogans plus traditionnels, tels que "FLN dégage !", "Sraktou el bled" (vous avez pillé le pays), ont été scandés à tue-tête. Devant le siège du commissariat central, un slogan a été répété en chœur : "El-Djeich, chaâb khawa khawa" (l'armée et le peuple sont des frères). Certains manifestants, n'ont pas hésité à donner l'accolade aux policiers en faction devant cet édifice, ce qui a suscité une grande émotion chez les éléments de ce corps constitué. Vers 17h30, les manifestants se sont dispersés dans le calme, tout en se donnant rendez-vous pour vendredi, où ils comptent faire entendre leur voix. RAMDANE BOURAHLA