L'annonce de la démission du président Bouteflika et celle de la formation du gouvernement Bedoui n'ont pas suffi à calmer la rue qui réclame le départ de l'ensemble des représentants du système. C'est, en effet, la revendication réitérée, hier, par les centaines d'étudiants qui ont battu le pavé à Alger pour le 5e mardi consécutif depuis le début, le 22 février dernier, de la révolte populaire. "Bouteflika, antaya rayeh rayeh, eddi maâk Gaïd Salah", (Bouteflika, tu pars, prends avec toi Gaïd Salah), "Système dégage !", ou encore "Le peuple réclame la comparution devant la justice de l'usurpateur de la fonction de Président", sont parmi les nouveaux slogans scandés, à cette occasion, par les étudiants qui ont marché entre la place Maurice-Audin et la Grande-Poste où ils se sont rassemblés jusqu'en fin de journée. Les retraités de l'armée et les patriotes ont, également, pris part à ce rassemblement encadré, pacifiquement, par les brigades antiémeutes de la police. Sur l'esplanade de la Grande-Poste, tribune de prédilection de la révolution du peuple, les manifestants scanderont plusieurs slogans à haute portée politique. "Tant que vous refusez de partir, nous n'allons pas arrêter de marcher", "Ce pays est le nôtre, nous en ferons ce que nous voulons." Ces clameurs rythmées inciteront bien des passants à dégainer leurs smartphones pour immortaliser ces moments historiques que le pays est en train de vivre. La manifestation antisystème, devenue coutumière depuis le 22 février dernier, n'a pas perturbé outre mesure le quotidien des Algérois. Le caractère plutôt festif n'a pas, pour autant, dévié la manifestation de son objectif, à savoir celui de "dégager le système". Hier, plusieurs groupes de citoyens se sont formés dans différentes rues d'Alger, lesquelles paraissaient bien plus fréquentées que d'habitude. Libérés, les Algériens semblent plus que jamais déterminés à poursuivre leur révolution. Jusqu'à son aboutissement. Le rendez-vous est déjà pris pour vendredi prochain. Farid Abdeladim