Ces nouveaux postes sont une bouffée d'oxygène, dans une wilaya où les médecins spécialistes manquent cruellement. Le secteur de la santé publique à Bouira va être renforcé par pas moins de 63 médecins spécialistes, dont 14 médecins gynécologues, a-t-on appris auprès de la Direction de la santé publique (DSP). En effet et selon la même source, la demande formulée auprès du ministère de la Santé et la Réforme hospitalière, laquelle été appuyée par le wali de Bouira, visant à affecter des médecins spécialistes, a été approuvée par la tutelle et ces patriciens devraient entamer leur travail dans les prochaines semaines. "Nos efforts ont finalement porté leurs fruits et notre wilaya va bénéficier d'un important renfort de médecins spécialistes qui vont combler un tant soit peu le manque signalé à travers nos hôpitaux", affirment les services de la DSP de Bouira. Dans le détail, quatre établissements publics hospitaliers (EPH), à savoir Bouira, M'chedallah, Sour El-Ghozlane et Lakhdaria, un Etablissement public de santé de proximité (EPSP), celui d'Ahnif, ainsi que l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Sour El-Ghozlane, vont recevoir un certain nombre de praticiens selon les besoins exprimés. Tout d'abord les 14 médecins gynécologues vont être dispatchés comme suit : 5 pour l'EPH de Bouira, 5 autres pour celui de M'chedallah et quatre autres vont être équitablement réparties entre les hôpitaux de Lakhdaria. L'arrivée de 10 médecins spécialistes en anesthésie de réanimation est au programme, puisque 8 d'entre eux seront affectés respectivement à Sour El Ghozlane et Bouira et 2 autres à M'chedallah. D'autres médecins spécialistes en neurologie orthopédie, pédiatrie, gastro-entérologie et radiologie sont également au programme. En outre, 5 psychiatre et 2 pédo-psychiatres seront orientés vers l'EHS de Sour El-Ghozlane. Ces nouveaux postes sont pour ainsi dire une bouffée d'oxygène dans une wilaya où les médecins spécialistes manquent cruellement. En effet et à titre d'exemple, actuellement trois médecins gynécologues officient à travers toute la wilaya. Devant cette pénurie, la DSP avait récemment "taclé" quelque peu les élus, notamment les députés en leur reprochant de ne "ne pas l'aider" dans sa tâche. Comment ? Eh bien, en insistant sur le ministère de la Santé et la Réforme hospitalière, afin qu'il affecte un nombre important de médecins gynécologues à Bouira. Cette pénurie en médecins trouve son explication dans les dédales de la réglementation. Comment ? Eh bien, l'affectation des médecins, dans le cadre de leur service civil obligatoire, se fera sur la base de la demande exprimée par la DSP. Autre spécialité qui se fait rare à Bouira, celle des médecins radiologues. Et pour cause, la plupart des services de radiologie aussi bien à l'EPH Bouira qu'à celui de Sour El-Ghozlane sont fermés à cause du manque de médecins radiologues. À l'EPH de Bouira, le service a été doté en 2012 de tous les moyens matériels nécessaires, y compris un scanner, mais l'absence de spécialistes a entraîné sa fermeture. Pour rappel, en 2016, la wilaya de Bouira avait bénéficié de 70 médecins spécialistes, notamment en anesthésie et réanimation, cardiologie, gastrologie, hématologie, néphrologie, oncologie médicale, ophtalmologie, parasitologie et radiologie. Or, trois ans plus tard, tous ces praticiens ont fini par plier bagage. Pourquoi ? Eh bien l'une des raisons essentielles, selon une source proche du secteur, réside dans la durée du service civil qui est de quatre années à Bouira, alors qu'il est de deux ans dans une ville comme Lakhdaria. D'ailleurs, l'EPH de cette commune n'a jamais connu de manque de médecins contrairement à celui du chef-lieu. Autre raison qui pourrait expliquer le départ des médecins, celle relative au manque de logements d'astreinte, même si les autorités locales certifient que tous les moyens nécessaires seront mis à la disposition de ces praticiens dans le but de les "sédentariser" à Bouira. RAMDANE BOURAHLA
