Les étudiants de l'université de Béjaïa, à l'instar de leurs camarades des autres universités, veulent être au cœur de la vie politique du pays. C'est à ce titre que le Collectif culturel des étudiants a décidé d'occuper la place de la Liberté de la presse Saïd-Mekbel de Béjaïa pour célébrer les dates phares de l'histoire contemporaine du pays, qu'il s'agissait de soustraire de "toute folklorisation" et récupération. C'est le cas du 19 Mai 1956 et du 19 Mai 1981, un autre pilier du Printemps berbère. Et c'est par devoir de mémoire que les étudiants d'aujourd'hui ont voulu rendre hommage à leurs aînés, qui ont déserté les bancs des lycées et des universités, bravé les interdits, rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) et sacrifié leur vie "pour une Algérie libre et indépendante". Quant aux acteurs à l'origine des événements du 19 Mai 1981, les lycéens, syndicalistes et travailleurs de l'époque, un hommage particulier leur a été rendu car c'est grâce à leur sacrifice et à leur mobilisation que le projet d'université s'est concrétisé. C'est ainsi que vingt-cinq ans plus tard, elle est devenue "un bastion des luttes démocratiques". Pour évoquer ces événements, les membres de AAI ont fait appel à certains animateurs de l'époque, Mokrane Aggoune, Zoubir Terki, Nacer Boutrid, Arab Aïssa, entre autres, pour témoigner de cette journée historique au niveau des deux campus, Targa Ouzemour et Aboudaou, sachant que certains d'entre eux avaient passé plus de trois années en prison. Les étudiants, en leur qualité de principaux acteurs de la transition et l'un des piliers de la revendication démocratique au sein de l'université, sont conscients du rôle qui est attendu d'eux. "C'est à nous à présent que revient l'honneur de continuer dans la même voie que nos prédécesseurs. Et nous faisons appel à une mobilisation pour réhabiliter cette date et laisser des témoignages pour les nouvelles générations". Conscients de leur responsabilité historique, les étudiants témoignent de leur "devoir de livrer ce combat jusqu'au bout" et ont rappelé dans la foulée que "l'union, l'engagement et la vigilance sont nos gages de réussite pour que l'Algérie entre dans le concert des nations". Pour cela le Collectif appelle "à rester unis, pacifiques et vigilants contre les manœuvres de ce pouvoir en place, qui veut à tout prix déstabiliser notre mouvement". M. OUYOUGOUTE
