Quarante-huit heures après leur marche organisée à l'occasion de la célébration de leur Journée nationale, les étudiants du centre universitaire Belhadj-Bouchaïb d'Aïn Témouchent sont sortis pour répondre d'une seule voix au chef d'état-major Gaïd Salah, en disant non à l'élection présidentielle du 4 juillet. "La révolution du peuple, entamée le 22 février, n'est pas à marchander". Ainsi, contrairement aux mardis précédents, hier la mobilisation estudiantine a drainé une grande foule à laquelle se sont même joints les plus sceptiques. Vers 10h, des centaines d'étudiants se sont rassemblés au niveau du centre universitaire pour parcourir plus de deux kilomètres, selon l'itinéraire choisi, à savoir la rue des Platanes, pour se diriger vers la place du 9-Décembre-1960. Arrivés sur les lieux, les manifestants se sont tout simplement approprié le parvis du siège de l'Hôtel de ville pour faire entendre leur voix et crier leur ras-le-bol face aux tergiversations et autre fuite en avant de Gaïd Salah. ‘‘Nous nous adressons au chef d'état-major de l'armée car c'est lui qui s'est empêtré dans cette situation qui s'aggrave à chaque discours qu'il prononce, il annonce une feuille de route qui va à l'encontre des aspirations et des revendications du peuple'', nous dira un étudiant. Notre position est claire vis-à-vis de l'élection du 4 juillet, et ce, en réponse au discours prononcé lundi par Gaïd Salah chef d'état-major de l'ANP depuis la 4e Région militaire (Ouargla). Pour les étudiants ces élections ne sont pas une opportunité puisque les conditions ne seront jamais réunies surtout que Gaïd Salah veut qu'elles soient encadrées par le gouvernement de Bedoui, un spécialiste de la fraude puisqu'il est derrière la collecte des 5 millions de signatures au profit de "fakhamatouhou". "Nous proposons une période de transition qui sera menée par Ahmed Taleb Ibrahimi en tant que chef d'Etat provisoire et Benbitour chef du gouvernement. Ils devront mettre sur pied une commission indépendante de surveillance des élections. Nous sommes sortis pour changer radicalement le système et l'édification d'une nouvelle république", ont-ils scandé tout en considérant que "cette élection, telle que souhaitée par Gaïd Salah, est truquée à l'avance quand bien même serait-elle surveillée par la CIA". Mais il n'y a pas que ces personnes qui ont été rejetées par les étudiants puisque Ouyahia, Ould Abbes, Nezzar et Tewfik en ont aussi pris pour leur grade. M. LARADJ