L'ingéniosité du jouvenceau a éclos dans les sillons du paisible "djenan" (jardin) de Dar Abdeltif (Alger) et augure de lendemains prometteurs, eu égard à l'exposition d'artistes peintres en herbe de l'Association des beaux-arts d'Alger. Inaugurée le 22 juin, le tour de l'exposition augure d'une splendide relève et de l'exquise vision futuriste qui s'esquisse à l'horizon du beau. En témoigne l'éloquence dans le trait qui s'unit au ton lumineux du "s'hin" (cour) de Dar Abdeltif. Et à l'aune de la prétention juvénile, la magie de l'idéale osmose s'est opérée entre la mosaïque du patio et les palettes nuancées de ces chérubins et d'autres grands qui y exposent dans l'agréable charivari bon enfant. Le choix du site n'est pas fortuit, du fait que ces apprentis de l'art y vont ainsi sur l'itinéraire de leurs aînés qui les ont précédés dans ce fleuron architectural de l'Alger du XVIIIe siècle. À ce propos, la candeur du trait du dessin d'enfant, de la calligraphie et des produits de l'artisanat s'est ajoutée à l'esthétique de l'harmonieuse enfilade d'arceaux du préau. "Hier et plus qu'aujourd'hui, l'espace de l'Aarc est ouvert à l'expression artistiques sous toutes ses formes, eu égard au statut de l'Aarc", a déclaré Abdelkader Bendamache, directeur de l'Aarc. Entre-temps, le patio de Dar Abdeltif s'est avéré exigu pour y contenir une foule d'apprentis artistes peintres qui acère du bout du pinceau les flots qui présagent du pire lors d'une traversée de harraga. "Et au terme de notre tour de l'exposition, force est d'admettre qu'il y a là de la graine d'artiste qui ne demande qu'à éclore. Il y a du classique, de l'impressionnisme et du figuratif. Quant au niveau en termes de savoir-faire, convenons-en qu'il y a du doigté, car chacun y fluctue au gré de son imagination et du choix de couleurs nés de la dextérité dans l'usage du pinceau", a déclaré une curieuse de l'art, présente à l'exposition. Certes, il y a la volonté des animateurs derrière la réussite de l'association, seulement, la volonté de l'encadrement pédagogique à elle seule ne suffit pas. D'où qu'il est requis que l'aide de l'Etat doit d'abord profiter à la corporation de ces promoteurs de l'art à qui l'on doit l'éclosion de ces petits génies. "L'Association des beaux-arts d'Alger doit être soutenue dans l'application de son programme de l'apprentissage du beau. Pour cela, l'octroi d'une subvention ne serait pas de trop pour nourrir l'âme artistique de nos enfants", a suggéré Brahim Nouane, enseignant à l'Ismas. À noter que l'exposition durera jusqu'au 29 juin. Louhal Nourreddine