Dans le ressac qui caresse la rive de R'mila, on y décèle du haut des fortifications de la toile de "Qas'r Erriyas" le "Reflet" d'une "Besma". Ce sourire qui reflète en guise d'accueil, la "bienvenue" au féru de l'art mais aussi aux bourgeons du "Printemps du beau" que la dame Zebda Lyamna Amina prépare pour demain. D'ailleurs, le charivari bon enfant de Lilia, Shanez et les autres s'entend de la "s'qifa" (atrium) de la douéra 17, où le "sourire" de l'artiste-peintre Zebda Lyamna Amina s'ajoute aux risettes d'artistes en herbe. Faisant sien l'adage "d'une pierre deux coups", Amina illumine les "bioute" (pièces) de l'ouast-eddar de ses toiles qu'elle a esquissée à la peinture à l'eau et à l'acrylique. Dynamique et excellente fée artistique, cette enfant de Bab El-Oued fertilise le patio où elle a conçu l'atelier d'apprentissage pour les tout-petits qu'elle initie à l'art. Elle y adouci d'un brin d'"Humanité" ce "Refuge" des guerriers de la mer, du temps où les raïs d'El-Djazaïr El-Mahroussa vivaient de la course en Méditerranée. Mieux, elle y ensemence même la "sérénité" dans l'univers merveilleux de l'enfance. Doté de l'inné talent artistique qu'elle a obtenu à l'école de l'autodidactie, Amina y mêle dans un doux amalgame, la calligraphie arabe aux formes et aux couleurs de l'abstrait où elle a créé la nouveauté de "khat essalatine" ou l'écriture des Sultans qu'elle a auréolée de couronnes, a-t-on su à l'issue de notre visite. Donc, il suffit d'ouvrir l'œil pour y pister le signe d'une z'niqa (venelle) ou le symbole rivé au fronton d'une bab eddar (porte) de la Casbah pour y apercevoir l'image de l'antique médina d'Alger qu'elle a amalgamé, voire identifié dans le mystère de l'abstrait. De l'influence ? Zebda Lyamna Amina s'est extasiée du bouquet de "Tournesols" de Vincent Willem van Gogh (1853-1890) que son père, ébéniste de son état, a acquis. Et depuis, l'art s'est ensemencé dans l'esprit de Zebda Lyamna Amina qui a grandi au cœur d'une famille qui investissait dans l'achat de tableaux, a-t-on appris de notre interlocutrice. Mais peut-être bien qu'elle a l'âme verte du fait qu'elle a verdie "Le jardin d'Eden" où elle soutient que "le dessin est un don de Dieu". Autre thème de son exposition : " Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir" est cette bouteille qu'elle a jetée à la mer comme pour dire à nos jeunots qu'ils ne doivent plus rêver que de harga. À ses moments de rêveries, l'artiste-peintre Zebda Lyamna Amina aime y aller sur les pas l'artiste-peintre Louise Bosserdet (1989-1972) pour se ressource à la Résidence de Djenane Ben Omar au lieu-dit Montplaisant à Bouzaréah, où elle trouve la main inspiratrice qui guide son talent. Donc, autant y aller au palais des Raïs où la dame Zebda Lyamna Amina vous attend jusqu'au 10 janvier 2019 prochain. Louhal Nourreddine