Le constat était établi depuis longtemps par les citoyens qui suivent silencieusement les aléas de l'évolution de projets de développement censés améliorer leur cadre de vie ou leur procurer des services indispensables à leur épanouissement et prise en charge. En ce sens un seul secteur à lui seul, celui de la santé à Oran, interpelle sur la manière dont il a été géré ces 20 dernières années, entre défaillances criantes, attributions et suivi des projets de manière inconséquente. L'ancien ministre de la Santé, A. Boudiaf, actuellement inquiété pour des faits de gestion en tant que wali à Constantine, se targuait d'avoir lancé pour Oran, dont il fut aussi le wali, des projets phares dans le secteur de la santé. Malheureusement aujourd'hui nombre de ces projets ne sont toujours pas réceptionnés, les retards se comptent en termes d'années, les avenants répétitifs faisant exploser les coûts initiaux, supportés par le Trésor public. C'est le cas des fameux hôpitaux de 240 lits pour El Kerma, Sidi Chahmi, l'hôpital des brûlés, le Centre de développement de recherche anti-cancer, etc. Nombre de ces projets ont été confiés à une même entreprise, Khenchali, en plus d'une autre société turque, du temps du ministre A. Boudiaf. Pour ce qui est des hôpitaux des communes, de l'hôpital des brûlés, les retards de livraison dépassent les 2 ans. La société Khenchali, qui doit réaliser l'hôpital des brûlés, a été menacée de pénalités, mais n'a pas été sanctionnée par une résiliation de contrat comme cela aurait dû se faire, en pareil cas. Car en plus des retards, des malfaçons, il a été constaté que des travaux ne répondent pas aux normes hospitalières, cas de l'hôpital des brûlés, impactant directement la mise en service future de cette structure. Autre exemple de la gestion catastrophique de ce secteur et qui interpelle, le service d'allogreffe du CHUO, inauguré en grande pompe en 2016, par le ministre A. Boudiaf toujours. En fait ce service dont les coûts ont été importants, y compris en achat d'équipements n'a jamais fonctionné à ce jour. Car tout simplement il n'a pas été prévu l'installation du système de purification de l'air. Ce qui est presque une blague quand on parle d'un service de greffe de moelle. La démolition de l'ancien pavillon 2 des brûlés est dans le même ordre d'idées. Depuis 8 ans les équipes soignantes de ce service démoli se trouvent à l'EHU du 1er Novembre dans des conditions de travail et de prise en charge des malades, qui sont très loin des normes hospitalières là encore. Et pourtant dans tout cela, ce sont des sommes colossales à coups de milliards de dinars qui ont été octroyés, pour ce secteur, jetés par les fenêtres pour ne pas dire autre chose, pestent les usagers de la santé.