La Turquie ne compte pas abandonner son projet de déploiement du système de missiles S-400, acquis auprès de la Russie, malgré les menaces de sanctions américaines. Mais Ankara tente aussi de rassurer Washington qui a décidé d'exclure la Turquie de son programme d'avions furtifs F-35, estimant que celui-ci ne peut coexister avec les S-400, dont la livraison a commencé le 13 juillet. En effet, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu s'est dit convaincu hier que le président américain Donald Trump ne souhaitait pas imposer de sanctions à la Turquie pour la punir. "Trump ne veut pas imposer de sanctions à la Turquie", a insisté M. Cavusoglu lors d'une interview diffusée sur la chaîne TGRT Haber, déplorant toutefois des opinions divergentes à Washington. Washington juge en effet que l'achat de ces systèmes de défense russes par Ankara met en danger les secrets technologiques du F-35, dont la Turquie veut aussi se doter. Les Etats-Unis estiment par ailleurs que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre. Washington a ainsi averti à plusieurs reprises que si elle achète les S-400, la Turquie tomberait sous le coup de la loi Caatsa (Counter America's Adversaries Through Sanctions Act), qui impose des sanctions économiques à toute entité ou pays qui conclut des contrats d'armement avec des entreprises russes. M. Trump a cependant déclaré jeudi ne pas envisager pour l'instant de sanctions contre la Turquie, tout en disant que la possibilité était "étudiée". Mais selon M. Cavusoglu, M. Trump peut suspendre la mise en place d'éventuelles sanctions. "Nos attentes vont dans ce sens", a-t-il déclaré, toujours à TGRT Haber. "En cas d'imposition davantage de sanctions, la Turquie répliquera", a-t-il ajouté. R. I./Agences