‘‘Ils sont sourds, nous le sommes'', ‘‘Gaïd Salah ignore le peuple, nous lui disons que nous ignorons son dernier discours'', ‘‘Pas d'élection présidentielle telle que vous la voulez'', ‘‘Cette fois-ci, la pilule ne passera pas jusqu'au départ des symboles du régime'', tels sont les principaux slogans que les marcheurs d'Aïn Témouchent ont voulu transmettre en ce 24e vendredi aux tenants du régime, en particulier au chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah. Cette imposante marche d'hier s'est voulue être une réponse claire au dernier message qu'il a adressé aux membres du panel dirigé par Karim Younès en opposant un ‘‘niet'' quant aux préalables suggérés au chef de l'Etat. C'était aussi un pamphlet au panel qui s'entête à casser le cours de la révolution. En effet, en dépit d'un soleil de plomb, hommes et femmes de différents âges sont sortis pour exprimer leur rejet à tout dialogue avec les symboles du pouvoir dont le seul souci est de défendre des intérêts autres que ceux de la nation. À travers les slogans scandés tout au long de l'itinéraire, une détermination sans faille a été affichée, rejetant toute menace avec cette tentative d'intimidation appelant à l'activation des articles 7 et 8, c'est-à-dire rendre le pouvoir au peuple, seul à même de permettre de désamorcer la crise qui couve depuis la démission forcée de l'ex-président de la République. ‘‘Nous refusons, comme ils l'ont toujours fait depuis l'indépendance, qu'ils nous imposent un président avec les prérogatives d'un roi'', nous a déclaré un manifestant. La foule ne s'est pas contentée de rejeter tout dialogue sur l'élection telle qu'imaginée par le chef d'état-major de l'ANP à qui elle a demandé de s'occuper des casernes et de laisser la politique aux civils, elle demande également à la justice d'ouvrir les dossiers des autres responsables qui n'ont pas été inquiétés jusque-là et qui se prononcent et prennent position en défendant le dernier speech du vice-ministre de la Défense. Comme elle a été entamée devant le siège de la wilaya, la marche a été achevée par les slogans habituels tels que ‘‘Dawla madania, machi âaskaria'' ou encore ‘‘Tnahou el issaba, n'walou labess". M. LARADJ
