Sur les six premiers mois de l'année en cours, les importations de l'Algérie se sont établies à 22,14 milliards de dollars contre 23,14 milliards durant la même période 2018, selon les chiffres provisoires de la direction des études et de la prospective des douanes (DEPD). En pourcentage, les importations ont enregistré un recul de -4,30%. Sur les sept groupes de produits que contient la structure des importations, cinq ont reculé durant le six premiers mois de l'année 2019 et par rapport à la même période de l'année dernière. La facture d'importation du groupe énergie et lubrifiants (carburants) a chuté de 62,22%, en s'établissant à 275,51 millions de dollars, contre 729,32 millions de dollars. Les biens alimentaires ont enregistré une baisse de 10,52% en se chiffrant à 4,127 milliards de dollars contre 4,613 milliards de dollars. La même tendance baissière a été enregistrée par les biens d'équipements agricoles (-8,12%), les biens d'équipements industriels (-5,24%) et enfin les biens de consommation non alimentaires (-2,36%). En revanche, deux groupes de produits de la structure des importations ont connu des hausses durant la période de comparaison. Il s'agit des demi-produits (+7,12%) et les produits bruts (+7,04%). On pourrait croire que cette performance est la conséquence des mesures prises par le gouvernement pour baisser la facture d'importation. Cependant, cette infime baisse est à mettre plutôt sur le compte des blocages qui plombent l'acte d'importation et d'investissement. Un recul des importations est toujours une bonne chose mais celui de ce premier trimestre de 2019 est sans effet. Cette baisse censée atténuer le déficit de la balance commerciale s'est révélée inopérante face à la baisse enregistrée également dans les exportations. La baisse des exportations, comme précisé par les douanes, est plus importante avec -6,57. Les exportations algériennes sont passées de 20,29 milliards de dollars au premier trimestre 2018 à 18,96 milliards de dollars durant le premier semestre de l'année en cours. Même la couverture des importations par les exportations a pris un coup, puisque selon les douanes algériennes, elle s'est établie à 86%, contre 88% à la même période de l'année précédente. Tout cela accentue le déficit de la balance commerciale du pays qui se chiffre à 3,18 milliards de dollars durant le premier semestre 2019, contre un déficit de 2,84 milliards de dollars à la même période en 2018. Il faut dire que la structure du commerce extérieur algérien peine à changer de paradigme. Malgré toutes les décisions prises par les pouvoirs publics, la bonne santé de notre commerce extérieur continue à être arrimée aux hydrocarbures. Ne dérogeant pas à la règle, les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger au cours du premier semestre 2019 (93,10% du volume global des exportations) en s'établissant à 17,65 milliards de dollars, contre 18,84 milliards de dollars à la même période 2018, en baisse de -6,31%. Encore une fois, les exportations hors hydrocarbures sont marginales. Elles se sont même rétrécies avec près de 1,31 milliard de dollars le premier semestre 2019, ce qui représente 6,90% du volume global des exportations, contre 1,45 milliard de dollars à la même période en 2018, en baisse de -10,01%.