Réputé pour son calme et sa quiétude il n'y a pas si longtemps, Azazga centre est devenu, depuis les tragiques évènements qu'a connus la Kabylie, l'épicentre de malfrats de tout acabit, une ville taraudée par les agissements de larrons et les maux sociaux : chômage, proxénétisme, banditisme… et ce, au grand désespoir des riverains qui ne savent plus à quel saint se vouer. Des lieux, considérés jadis comme des endroits où l'on pouvait se reposer, sont devenus, hélas, infréquentables. Il en est ainsi du jardin public sis au cœur d'Azazga. Cet éden, où, dans un passé récent, des amoureux de la verdure et de l'air pur s'y prélassaient sous les lauriers roses et les ramures ombreuses des palmacées séculaires, est devenu un lieu à haut risque. Il n'y a que les vendeurs de drogue (généralement des psychotropes) qui s'y aventurent pour y écouler leur “marchandise”. “Jadis, il n'y a que les gens instruits qui fréquentaient ce jardin. On y passait le temps en lisant la presse ou en jouant aux dominos entre amis. C'était l'époque où chacun se conduisit selon l'honneur ancestral qui régissait notre société. Il n'en est plus le cas aujourd'hui. Les voyous nous ont poussés à fuir ce jardin”, nous a confié un vieux azazgui, d'un air dépité. Des vols ont été aussi enregistrés à Azazga ville. Il y a quelques jours, un émigré a été délesté de son véhicule de marque Peugeot 307. Les assaillants l'ont “arrosé” de gaz lacrymogène, ont pris la voiture et se sont enfuis à la faveur de la nuit. Une autre voiture, volée, semble-t-il, par un groupe terroriste, a été retrouvée au niveau du village Rabdha ; son propriétaire a été ligoté et jeté dans un ravin. “Nous avons trouvé le conducteur dans un état second. Il était complètement enchaîné. Il ne pouvait même pas se mouvoir. Heureusement que les voleurs ne l'ont pas bâillonné. C'est pour cela que nous l'avions entendu gémir”, nous a fait savoir un villageois. Le renforcement de l'effectif de la Sûreté urbaine est plus que souhaité. C'est le vœu de la majorité des citoyens de cette daïra. DJAMEL OUKALI