Résumé : Assia apprit à sa fille qu'elle était enceinte. Elle lui reprocha de ne pas avoir attendu d'être mariée. Mounira était heureuse et n'avait qu'une envie : mettre au courant Yazid. Ils ne s'étaient pas vus depuis des semaines. Elle savait qu'il ne l'abandonnerait pas. Elle se rendit au village, prête à tout, pour le voir. Une fois sur place, elle vit du monde devant la maison. Ils étaient tous affligés… -Oh ! Mounira... ma fille chérie ! Pour la première fois depuis des années, Mounira accepta d'aller se blottir dans les bras de sa mère qui, tout comme elle, pleurait. Elles s'assirent sur le canapé et Assia fit signe à Saïd de ne pas entrer quand il descendit de sa chambre et se dirigeait vers le salon. Il eut l'idée de tirer la porte et Assia lui en était reconnaissante. Il respectait la douleur de Mounira, la sienne aussi. Il savait, il avait compris qu'elle devait tout dire à sa fille pour qu'elle se reprenne. Sa vie ne s'était pas arrêtée. Elle devra apprendre à vivre sans lui, sans avoir concrétisé ses rêves. Mounira était dans un état second. Elle se rappelait vaguement que son oncle maternel était intervenu, que c'était lui qui l'avait ramenée à Alger. Sa mère lui avait donné un calmant et elle avait dormi sur le canapé du salon. Combien de temps ? Elle l'ignorait. -Où est mon oncle ? -Il est reparti depuis des heures. Comment te sens-tu ? -Je ne sais pas, murmura Mounira. Je suis morte de l'intérieur ! Je voudrais que ce soit un cauchemar ! Je voudrais me réveiller et le trouver à mes côtés ! Assia soupira et la berça, le temps qu'elle se calme. -On ne s'était pas vus depuis des jours et des jours ! Il est parti si subitement ! Je ne comprends pas ce qu'il lui est arrivé ! Assia jugea qu'il était temps qu'elle apprenne la vérité. Elle toussota un peu, pour s'éclaircir la gorge. Sur la table basse était posé un dossier médical. Elle le saisit et l'ouvrit avant de le lui remettre. Mounira regarda sans comprendre. -Ma fille, Yazid était condamné, dit-elle. Il était gravement malade. La méningite n'a fait qu'aggraver son cas ! -Comment ? Qu'est-ce que tu dis ? Assia avoua lui avoir caché la vérité pour lui éviter de souffrir. -Tu as osé me le cacher ! -Je n'avais pas le choix ! Tu l'aimais tellement et je n'avais pas le courage de te dire que c'était perdu d'avance, dit Assia alors que Mounira quittait le canapé, prête à exploser. Je n'aurais pas supporté te voir souffrir ! -Tu m'étonnes ? Tu parles de mes souffrances alors que tu l'avais ignoré pendant des jours ! Son sort t'indifférait ! rétorqua Mounira. Tu ne crois tout de même pas que j'ai oublié ! -Contrairement à ce que tu crois Mounira, j'étais au courant de tout ! J'étais chargée de son cas. Yazid ne pouvait pas être opéré et soigné. Sa maladie avait touché plusieurs organes et on ne pouvait que le calmer ! Je suis désolée… Mounira se rassit et lit les comptes rendus des bilans, des IRM, des biopsies. Il avait eu un cancer de l'œsophage, en phase terminale. La terrible maladie avait colonisé d'autres parties de son corps. Dire qu'elle était avec lui et elle n'avait rien vu venir…
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