Jusque vers 14h, des automobilistes ont dû subir des embouteillages allant de 6 à 10 km, comme c'est le cas à Khemis El-Khechna et à Dar El-Beïda, avant de rallier la capitale. Les usagers de la route venant de toutes les wilayas du pays pour se rendre à la capitale ne sont pas près d'oublier la journée d'hier, dimanche 18 juillet, de surcroît premier jour ouvrable de la semaine. Pour cause, dès le chant du coq, les portes du Grand-Alger ont été fermées aux automobilistes par un impressionnant dispositif de sécurité. La raison : empêcher les anciens de l'Armée nationale populaire (ANP) d'accéder à Alger pour organiser une marche. Selon des témoignages recueillis par nos soins, des centaines de gendarmes et de policiers ont été déployés dès 5h du matin pour dresser des barrages filtrants et en longueur de telle façon à fouiller, si besoin est, toute personne suspecte et/ou faisant partie des manifestants qui allaient rejoindre la capitale. Et si les automobilistes ont subi de longs et interminables embouteillages au niveau de la RN12 reliant Alger à Tizi Ouzou et Boumerdès, comme sur l'autoroute Est-Ouest et les axes reliant Blida à Tipasa vers Alger, des dizaines de milliers de véhicules, dont des ambulances, des livreurs de marchandises, mais aussi des familles et des estivants ont buté sur six principaux barrages filtrants dressés au niveau de la cité Cosider de Dar El-Beïda, des Bananiers (Bab Ezzouar), de Baba Ali, de Zéralda, de Khemis El-Khechna et des axes reliant Les Eucalyptus à El-Harrach. Du coup, les habitants de la périphérie de la capitale ont eu toutes les peines du monde à rejoindre leur lieu de travail. Des automobilistes de Dergana, de Reghaïa, d'Alger-Plage, d'Aïn Taya, d'El-Hamiz et de Rouiba ont mis plus de quatre heures pour atteindre La Moutonnière afin de rallier Alger-Centre où la circulation automobile était relativement fluide. Des dizaines d'automobilistes ont dû se garer, leurs véhicules n'ayant pu supporter une vitesse réduite sous des chaleurs torrides avoisinant, par endroits, 40 degrés. En revanche, au barrage de police attenant à la centrale électrique d'El-Hamma, des fouilles sont systématiquement opérées sur des automobilistes, alors qu'un dispositif d'intervention est déployé aux alentours de la gare routière du Caroubier et de la gare ferroviaire pour identifier les nombreux manifestants ayant répondu à la marche des anciens de l'ANP. Jusque vers 14h, des automobilistes ont dû supporter les embouteillages s'étendant sur 6 à 10 km, comme ce fut le cas à Khemis El-Khechna et à Dar El-Beïda, pour arriver à Alger. "J'ai mis cinq heures depuis Boumerdès pour finalement tomber sur le barrage de Khemis El-Khechna. Il faudra mettre encore deux ou trois heures pour arriver à Zéralda", témoigne un marchand de meubles. Les ambulanciers, eux, n'ont pu se frayer un chemin pour évacuer les malades vers les CHU d'Alger, alors que les transports en commun venant des quatre coins du pays tentaient de guetter la moindre bretelle pour rebrousser chemin. Mais même les échangeurs étaient totalement bloqués à la circulation routière. Là aussi, les ponts ont fait l'objet de contrôle et de surveillance pour empêcher les manifestants de rallier Alger via des raccourcis, et ce, à l'instar des chemins communaux qui ont été également bloqués par des barrages filtrants. Ces barricades sécuritaires ont, outre l'atteinte à la libre circulation des personnes, causé des préjudices à l'économie nationale. De l'autre côté de Lakhdaria, de Bordj Bou-Arréridj, de Sétif, de Tipasa, de Médéa et de Blida, les automobilistes ont également eu beaucoup de mal à rallier la capitale. Outre les citoyens qui ont raté leurs rendez-vous pour le dépôt des dossiers de visa, des dizaines de personnes n'ont pu embarquer en cette période des grandes vacances, marquée par le retour des émigrés.