Le secteur du BTPH va mal. Des milliers d'entreprises, essentiellement des PME, sont en difficulté, et le risque de mortalité de ces entreprises s'est fortement accru. Une menace sérieuse pèse, en conséquence, sur des milliers d'emplois. C'est ce que relève l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) dans un communiqué. L'Agea a eu, tout récemment, à alerter les pouvoirs publics sur la situation de grandes difficultés dans laquelle se retrouvent les entreprises du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH). En avril 2019, l'association a constaté que 1 360 entreprises ont cessé leur activité faute de plan de charge. Ce sont près de "125 000 emplois" qui ont disparu "à fin mars 2019". En juin dernier, l'association est revenue à la charge. Dans une lettre au Premier ministre, elle faisait état de la fermeture de 3 200 entreprises et de la mise au chômage de 265 000 employés. Cet état des lieux "catastrophique" est le résultat direct "des énormes impayés des entreprises, de l'absence de plan de charge et du harcèlement des entreprises par les différentes caisses malgré leurs impayés", a indiqué l'association patronale, qui avait appelé à un "dialogue urgent avec les ministères concernés". Cependant, "toutes les propositions émises lors de la dernière assemblée générale organisée du 10 avril 2019 et transmises aux hautes autorités du pays n'ont eu aucun écho", regrette l'Agea dans son communiqué annonçant la tenue d'une assemblée générale le 7 septembre prochain au siège de l'association à Bab Ezzouar (Alger). Lors de cette assemblée générale, l'organisation patronale évoquera, encore une fois, la situation financière de quelque 36 500 entreprises du secteur du BTPH et le sort de près de 175 000 ouvriers. Des entreprises qui risquent de disparaître progressivement, avec tout le cortège de mises au chômage que cela implique, et ce, "à la veille de la rentrée sociale". L'Agea évoque, également, la baisse de près de 70 à 80% de la production dans les industries de matériaux de construction. L'organisation patronale appelle, de nouveau, au dialogue national sur les questions économiques. "Ces appels au dialogue de l'AGEA, avec les pouvoirs publics et, pourquoi pas, la nouvelle instance qu'est le panel de dialogue et de médiation, est toujours valable et plus que jamais d'actualité", souligne l'association. "Cela dit, nous rappelons que l'AGEA est une association d'hommes d'affaires agréée et conforme aux lois de la République et ne dépend d'aucune autre association patronale quel que soit son statut ; et, de ce fait, n'a besoin d'aucun intermédiaire ou autre tuteur, et est apte, à travers son comité exécutif composé de responsables expérimentés, à mener des discussions avec les principaux concernés", précise l'organisation. Meziane Rabhi