Les opérateurs économiques sont en butte à de nombreuses entraves. Dans cette zone où on compte plus de cinquante opérateurs qui ont investi dans de nombreux créneaux allant de la transformation plastique aux produits artisanaux, en passant par les produits de confiserie et de chocolaterie, le manque d'aménagement et de commodités qui inciteraient à davantage d'investissements est fortement décrié. "Ils sont nombreux à vouloir y investir mais ils sont réticents en raison du manque de nombreuses commodités", indique un potentiel investisseur qui venait tout juste de visiter la zone. Lors d'une virée sur les lieux, il nous a été donné de relever, en premier lieu, que les accès sont en dégradation avancée. "Ces routes n'ont pas été retapées depuis la création de la zone au début des années 90. Les semi-remorques ne peuvent les emprunter. Parfois, on recourt à des engins pour pousser les camions chargés de marchandises", déplore un opérateur accosté devant le portail de son entreprise. Pis encore, le même interlocuteur nous apprend que la zone est dépourvue de gaz naturel, d'eau potable, de réseaux d'assainissement fiables et surtout d'internet, un moyen indispensable pour le fonctionnement des entreprises au moment où le monde est devenu un village planétaire. "Nous ne voyons rien venir, même si nous avons de tout temps réglé nos quotes-parts vis-à-vis de l'organisme de gestion Sogi, en dépit de toutes les menaces auxquelles nous avions fait face, et maintenant auprès du groupe Divindus auquel est confiée la gestion des zones d'activités. Pourtant, dans le cahier des charges établi par Ogza (Organisme de gestion des zones d'activités) au lancement de la zone sont définis les droits et les obligations de l'organisme, d'un côté, et des opérateurs, de l'autre", explique un autre opérateur, précisant qu'un millier de travailleurs gagnent leurs salaires dans cette zone. Chabane Selina, président de l'association des opérateurs économiques, est catégorique : "Aucune amélioration n'est enregistrée dans cette zone en dépit de toutes nos requêtes auprès de la Sogi et maintenant auprès de Divindus." "Certes, nous payons nos quotes-parts telles définies dans le cahier des charges, mais, en contrepartie, nous ne bénéficions de rien. Je peux dire que nous «nourrissons» cet organisme", ajoute-t-il, déplorant qu'entre temps la taxe ait augmenté de 10 DA/m2. Et de s'interroger : "Quel est notre statut ? Sommes-nous des propriétaires ou des locataires ? Ou encore des métayers ?" Le président de l'association des opérateurs économiques de cette zone égrène tout un chapelet de problèmes. "Une commission composée de tous les services s'est déplacée sur place pour établir un PV de conformité. Personne n'a émis aucune réserve aussi minime soit-elle. À ma grande surprise, j'ai reçu un non catégorique au moment où j'allais récupérer ce document. Pourtant, deux membres de Divindus étaient dans la commission et n'avaient rien rapporté sur le PV. Mon certificat de conformité est bloqué et je me demande pourquoi. Je crois aussi que nos actes notariés sont devenus caducs parce qu'ils ne valent rien devant la décision des gestionnaires de la zone", explique encore notre interlocuteur qui dit être inquiet par le blocage même des opérations effectuées avec les moyens des opérateurs. "Notre zone est dépourvue même de bouches d'incendie, alors que l'unité de la Protection civile se trouve aux Ouadhias. J'ai réalisé une bâche d'eau pour protéger mon unité et tous mes équipements, mais en cas d'incendie, que faire ?", s'inquiète-t-il. Aujourd'hui, nous dit-il, les opérateurs paient à raison de 39 DA/m2 en termes de participation pour l'entretien de la zone qui, regrette-t-il, n'a jamais eu lieu. Cela étant, les opérateurs économiques de cette zone interpellent pour une énième fois le wali sur les blocages auxquels ils font face. "Est-ce qu'avec toutes ces entraves qu'on va développer l'économie locale et par ricochet celle du pays au moment où les recettes pétrolières fondent comme la neige ?", se demandent nos interlocuteurs.