"Pour accélérer l'effondrement de cet artifice institutionnel sur lequel s'appuient les spoliateurs du destin algérien, la démission des parlementaires dignes est plus que nécessaire", souligne le désormais ex-député. Yassine Aïssouane, élu sur une liste RCD de Tizi Ouzou lors des législatives de 2017, n'est plus député à l'Assemblée nationale. Il a décidé de claquer la porte de l'APN. Dans une déclaration qu'il a rendue publique hier, le désormais ex-député RCD a souligné : "J'ai décidé de reprendre ma liberté de citoyen en démissionnant de l'APN." Et d'ajouter : "J'interpelle la conscience de mes camarades de l'opposition démocratique à faire de même pour être au diapason des revendications de notre peuple." "La révolution actuelle est l'œuvre du peuple. Aucune structure politique, aucune organisation, aucune association ou aucun collectif ne peut revendiquer sa paternité", a-t-il écrit, précisant qu'"elle est le fruit de l'audace et du génie algériens. C'est une révolution citoyenne porteuse d'espoir. Elle s'accomplira par une transition démocratique hors et contre le système en place. Les Algériennes et les Algériens veulent un nouvel ordre qu'ils façonneront eux-mêmes. Ils veulent un paysage politique nouveau où le citoyen, au centre de toute décision et action, sera le moteur du progrès". "Ni les menaces de Gaïd Salah, ni la répression, ni les interpellations arbitraires dont sont victimes bon nombre de nos camarades militants ne peuvent arrêter la marche de l'histoire", ajoute M. Aïssouane, tout en considérant qu'"il est temps d'envisager d'autres formes d'actions pacifiques pour avoir raison du système qui a ruiné le pays". "Les grèves cycliques d'une à deux journées qui toucheront l'ensemble des secteurs, le non-payement des impôts, l'insoumission à la justice aux ordres du chef de l'armée…, sont autant d'actions auxquelles il faudrait réfléchir rapidement", a-t-il prôné, précisant, dans ce sillage, que "c'est la désobéissance civile pacifique scandée par le peuple dans les différentes manifestations à travers le territoire national qu'il s'agit de mettre en perspective dans les plus brefs délais". "La mise à la retraite de Gaïd Salah telle que prévue par la loi, le départ du chef de l'Etat et du gouvernement Bedoui, ainsi que la dissolution de l'APN et du Conseil de la nation font l'unanimité chez nos concitoyens. Pour accélérer l'effondrement de cet artifice institutionnel sur lequel s'appuient les spoliateurs du destin algérien, la démission des parlementaires dignes est plus que nécessaire", souligne le désormais ex-député, rappelant que "nous avions dit que nous allions au Parlement pour exploiter la fonction tribunitienne qu'il nous offrait". "Aujourd'hui, nous pouvons estimer que la mission est accomplie. Y demeurer ne peut être assimilé qu'à une compromission. Si nous avons hésité à le faire par discipline militante et tant que la décision ne nous appartenait pas personnellement, nous n'avons cessé d'alerter sur la nécessité de quitter l'Assemblée au lendemain de nos dernières interventions qui ont marqué l'opinion au déclenchement de la révolution", a-t-il ajouté. Sur un autre volet, Yassine Aïssouane a évoqué la crise qui secoue le RCD, en considérant que "maintenant que les statuts du parti sont violés par le premier responsable qui est censé veiller à leur application, que des suspensions arbitraires, sans aucun motif, sont prononcées à l'encontre du plus jeune maire RCD de la wilaya de Tizi Ouzou, Ahmed Haddadi, et des cadres du parti, qu'il manœuvre pour lever la couverture politique au maire de Bouzeguène qui a courageusement rejeté l'élection du 12 décembre 2019 à travers un courrier officiel signifié aux juges, il est temps de mettre un terme à cette situation. La discipline et la responsabilité ont des limites".