Au moment où le ministère de l'Agriculture vient de lancer sa campagne nationale de reboisement, une farouche opération de destruction d'arbres centenaires est menée, par des individus sans foi ni loi, dans la forêt de pins du Sahel qui surplombe le bord de mer des localités de Bouharoun et de Khemisti, dans la wilaya de Tipasa. Depuis plusieurs semaines, des citoyens coupent des arbres centenaires et dégagent des espaces sous forme de lots qu'ils vendent à d'autres personnes. Les acheteurs y construisent des baraques et font émerger un véritable bidonville où jonchent des décharges sauvages pour leurs déchets. Des citoyens résidant la wilaya, soucieux de leurs localités, dénoncent avec fermeté ce qu'ils appellent "un massacre à la tronçonneuse" devant le regard apathique des autorités. En effet, des présidents d'APC ont été, selon eux, alertés mais aucune réaction n'a été enregistrée de leur part. Les responsables des forêts des communes de Koléa et de Tipasa, contactés à ce propos par les habitants de ces localités, avouent leur impuissance et ne veulent même pas entendre parler d'un tel sujet. Cet abattage criminel et sauvage semble ne plus susciter la moindre réaction de la part des responsables locaux, affirment ces résidants. Et cette impunité généralisée encourage davantage ces bourreaux de la nature à poursuivre leur acte ignoble de destruction du patrimoine forestier et la dégradation de l'environnement. Face à cette situation déplorable qui prévaut dans le secteur de l'agriculture, le département de M. Cherif Omari gagnerait à obliger les inspecteurs relevant de la DG des forêts à accomplir leur mission principale, à savoir la préservation de l'écosystème forestier. Au lieu d'appeler "chaque citoyen algérien à planter un arbre", tel que le suggère le slogan de la campagne de reboisement, les responsables de ces zones forestières, doivent désormais exhorter "chaque habitant à protéger un arbre" ...