La commune de Aïn Zaouïa (daïra de Draâ El-Mizan) vit au rythme de protestations successives. Depuis le mois d'août dernier, des actions de fermeture des sièges des administrations locales s'y succèdent sans que la population voie le bout du tunnel. Le gros de ces actions est mené surtout par les habitants des villages de Boumahni, dont la population s'élève à plus de dix mille habitants. Des habitants qui disent souffrir "de tous les manques", alors que "les responsables locaux se complaisent dans une inertie ahurissante". Jeudi, les habitants de ces villages ont procédé à nouveau à la fermeture du siège de leur mairie pour réclamer la réfection du chemin communal qui se trouve, disent-ils, dans un état tellement piteux que même les transporteurs assurant cette ligne refusent de continuer leur activité si rien ne changeait d'ici peu. Mais devant une telle situation, le P/APC continue de recourir aux mêmes subterfuges en leur expliquant que les entreprises des travaux publics sont pratiquement toutes à l'arrêt à cause du manque de bitume, dont le prix du mètre cube a presque doublé, dénoncent les habitants de la région. Les bénéficiaires de logements sociaux dans cette localité s'apprêtent eux aussi à une nouvelle action du même genre. Après plusieurs rassemblements observés devant la mairie, ils comptent désormais organiser une action plus musclée pour réclamer les clefs de leurs logements qu'ils attendent depuis 2014. Le projet de logements en question est toujours à l'arrêt, en raison de l'action en justice opposant l'OPGI à l'entreprise réalisatrice et dont le marché a été résilié. Pour leur part, les habitants du village Bouakache, qui avaient fermé le siège de l'APC en août dernier, attendent désespérément le bitumage du chemin dit de Tansaout et le dallage d'une piste de deux cents mètres linéaires à l'intérieur du village. "Au lendemain de notre action, le maire accompagné du chef de daïra et des services techniques avaient fait une sortie sur les lieux et avaient promis de trouver des solutions, mais nous n'avons rien vu venir", dénonce un membre du collectif des habitants, qui précise que ce sont ces promesse non tenues qui ont conduit le village à fermer une seconde fois le siège de l'APC lundi. D'autres problèmes, comme la crèche et de la bibliothèque communale encore non opérationnelles, continuent également de provoquer la colère des habitants de cette région, sans oublier les tiraillements entre les membres de l'exécutif communal auxquels la population assiste, ahurie. "Ce n'est pas avec la situation actuelle de blocage à l'APC qu'on peut espérer que les retards cumulés durant des années en termes de développement et d'amélioration des conditions de vie des habitants seront rattrapés", se plaint un membre d'un comité de village de la région.