Une vingtaine de porteurs du VIH ont organisé, hier matin au CHU d'Oran, une manifestation de protestation pour dénoncer la rupture de médicaments qu'ils craignaient depuis plusieurs jours. Bravant les regards et les préjugés, des malades des deux sexes, provenant de plusieurs wilayas de l'Ouest, ont marché à l'intérieur de l'établissement hospitalier en brandissant des affiches alertant sur les dangers qui menacent leur santé et en lançant des slogans dédiés à leur droit à la vie. Ils ont ensuite observé un sit-in devant la direction générale du CHU avant que des représentants ne soient reçus par des responsables de l'hôpital. "Les malades ne réclament pas un privilège, mais la prise en charge à laquelle ils ont droit", a précisé Ahlem Azzi, présidente de l'association "Rêve de vivre positive". Le SG de l'hôpital, le directeur des activités médicales et paramédicales et la responsable de la pharmacie ont rassuré les délégués des protestataires sur la réception prochaine du stock de médicaments. "On devrait les recevoir dans les 48 heures", nous a affirmé le responsable de la communication du CHU. Sur la récurrence des ruptures des rétroviraux, notre interlocuteur assure qu'elle n'est pas due à une mauvaise gestion, mais plutôt à un manque de sensibilisation des malades. À l'issue de la rencontre avec les responsables de l'hôpital, Ahlem Azzi a confirmé que des engagements avaient été pris pour l'approvisionnement en médicaments dans les plus brefs délais. "Mais nous attendons pour voir", a-t-elle ajouté. Selon les statistiques du Chu d'oran, la région de l'Oranie compte plus de 4 000 séropositifs au VIH déclarés, alors que l'association Rêve de vivre positive avance le chiffre de 6 000 malades.