Deux rassemblements de protestation synchronisés ont été organisés, hier, par des enseignants en colère devant les sièges des deux facultés : celle de droit et des sciences politiques, et celle des sciences exactes. Les enseignants protestataires, soutenus par la section locale du syndicat Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur), sont remontés contre l'administration rectorale qu'ils accusent de "porter atteinte à la dignité de la corporation des enseignants". Pointant du doigt les "abus persistants du doyen, exercés au vu et au su du premier responsable de l'université depuis son installation en 2013", les membres du collectif des enseignants de la faculté de droit et des sciences politiques réclament, à travers leur sit-in tenu hier, "le départ pur et simple" de leur doyen. "Nous tenons à dénoncer avec vigueur les dépassements flagrants et intolérables du doyen de notre faculté qui ne cesse de harceler les enseignants et de faire fi des textes régissant le fonctionnement des structures universitaires", nous a déclaré, hier, Ahmed Benberkane, enseignant à la faculté de droit et militant très engagé dans le mouvement populaire du 22 février. Notre interlocuteur déplore, à ce titre, qu'"en dépit de nos maintes démarches entreprises depuis deux ans déjà, notamment des rapports détaillés et des pétitions adressées au recteur de Béjaïa, mais aussi au ministère de tutelle (MESRS) et à la Direction générale de la fonction publique (DGFP), les responsables concernés continuent à faire la sourde oreille et à ignorer notre cri d'alerte". Les reproches faits au doyen de ladite faculté sont légion. M. Benberkane cite essentiellement "l'instauration d'un climat de méfiance et de suspicion", "refus de toute communication avec certains enseignants", "humiliation des enseignants et atteinte à leur dignité et à leur vie privée", "l'empiètement sur les prérogatives du conseil scientifique et celles des jurys des soutenance", "politique d'exclusion et atteinte aux droits et libertés de réunion, d'expression et de congé", etc. De son côté, un collectif des enseignants de la faculté des sciences exactes a observé, hier, une journée de protestation pour dénoncer leur doyen qui, selon les responsables du CNRS, a "osé procéder à l'examen du module d'électricité en usant de la force". Lors de leur rassemblement organisé, hier, devant leur faculté, les manifestants ont condamné ce "coup de force ordonné par le recteur et exécuté par une administration sans âme et sans aucune décence". Pour eux, la seule solution à ce bras de fer réside dans la démission du chef du département de physique "parachuté", lequel devrait retourner à sa faculté d'origine, à savoir celle de technologie, qui souffre, selon eux, d'un manque flagrant d'enseignants de rang magistral. Enfin, ils proposent l'organisation d'élections internes en vue de désigner un nouveau responsable parmi les enseignants les plus anciens.