Alors que les magistrats continuent de paralyser le secteur de la justice, le Comité anti-répression d'Oran ainsi que des citoyens ont organisé, hier matin devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel, le sit-in hebdomadaire en soutien aux détenus politiques et d'opinion. Brandissant les portraits de Dahmani Nour El-Houda, de Lahkdar Bouregâa, de Karim Tabbou, de Saïd Boudour, d'Ibrahim Daouadji ou encore de Jawad Brahim (jeune hirakiste condamné à une année de prison ferme pour avoir dégradé l'enseigne de l'Anie à Oran) et des pancartes revendiquant l'indépendance de la justice, les manifestants ont scandé les traditionnels slogans hostiles au pouvoir et à la justice du téléphone. "Justice libre et indépendante… Non à la justice du téléphone… Magistrats, libérez-vous !", ont-ils notamment repris à l'unisson, déplorant la détention arbitraire qui frappe les manifestants du hirak. "Honte à cet appareil judiciaire qui a jeté en prison le moudjahid, l'étudiant, le journaliste et les hommes et femmes qui militent pour une Algérie libre !", ont-ils lancé en appelant les magistrats à s'affranchir du pouvoir exécutif et à rejoindre la révolution. "Ce qui se passe aujourd'hui dans le corps de la magistrature constitue un pas important dans la marche vers l'indépendance de la justice", a estimé un enseignant universitaire. Contrairement au rassemblement de la semaine dernière, qui a été entaché par l'interpellation du président de la Laddh-Oran, Kaddour Chouicha, la manifestation d'hier s'est achevée dans le calme et la promesse d'un retour mercredi prochain.
