Des milliers de Chiliens ont de nouveau afflué jeudi vers la plaza Italia, l'épicentre des manifestations à Santiago. Nombre d'entre eux étaient grimés dans le style Halloween, d'autres travestis en extraterrestres, dans une allusion aux propos de l'épouse du président en début de crise, Cecilia Morel, qui avait craint "une invasion d'aliens". Quelques manifestants ont lancé des pierres et des cris "Assassins!" sur des policiers, en référence aux vingt décès survenus dans le conflit social, s'attirant en réaction des gaz lacrymogènes. Des centaines de manifestants avaient emprunté l'Alameda, la principale avenue de la capitale, jusqu'à proximité du palais présidentiel de La Moneda, où ils ont été dispersés par les forces au moyen de canons à eau et gaz lacrymogènes. Le gouvernement conservateur chilien s'est réuni en soirée avec l'opposition pour tenter de trouver une sortie consensuelle à la crise sociale sans précédent qui secoue le pays depuis près deux semaines, sans convaincre la gauche. Alvaro Elizalde, le président du Parti socialiste (PS), le principal parti d'opposition, a affirmé à l'issue de la réunion convoquée par le président que le gouvernement n'était "pas disposé à écouter les demandes des citoyens". Le chef du Parti pour la Démocratie (PPD), de centre gauche, Heraldo Munoz, a déclaré de son côté ne pas avoir constaté "pour l'heure de signal clair en faveur du dialogue". Le président Sebastian Pinera, qui semble impuissant à juguler la contestation malgré l'annonce d'une batterie de mesures sociales, avait déjà tenté de réunir tous les partis trois jours après le début de l'explosion sociale le 18 octobre, déclenchée par une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale.