Dans le discours qu'il a prononcé avec presque deux heures de retard, le candidat à la présidentielle a promis qu'il s'engagera à prendre en charge, particulièrement pour Chlef, l'amélioration quasi totale du secteur touristique, à savoir les 120 km de la côte chélifienne. Si le discours du candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain Abdelaziz Belaïd a, en quelque sorte, intéressé les militants et les sympathisants de sa formation politique ramenés d'ailleurs, pour l'occasion, de presque toutes les communes de la wilaya de Chlef, à la salle du CCI, remplie, de surcroît, grâce au nombre considérable de journalistes, d'agents de sécurité et d'organisateurs, le grand public chélifien n'a, en revanche, accordé aucun intérêt à l'événement. "Il s'agit d'un fait unique. Nous sommes en train d'assister à des monologues, et les discours des candidats à cette occasion sont tous identiques. Même lexique politique et mêmes leitmotive qui reviennent à chaque fois. C'est le cas par exemple du regretté chanteur de Chlef Cheb Azzeddine, que le représentant d'Abdelaziz Belaïd à Chlef a évoqué à l'inauguration du meeting en question, après Ali Benflis. Maintenant, il leur fait beaucoup de peine, alors que lorsqu'il avait été emprisonné de son vivant pour une chanson dans laquelle il fustigeait la bande, personne n'a osé parler de lui", dira un groupe de personnes, qui reconnaissent que si elles sont venues assister à une partie de l'intervention du candidat, c'est tout simplement parce qu'elles n'avaient rien à faire en ce samedi, histoire de tuer le temps. Pour d'autres citoyens qui rôdaient autour du CCI encadré par un dispositif sécuritaire impressionnant, ce n'est aucunement la présidentielle du 12 décembre prochain qui apportera les solutions aux crises sociale, politique et économique qui secouent gravement le pays. "Sans même assister à ce meeting, nous savons ce que Belaïd allait dire. Il a dû répéter ce qu'il a déjà dit depuis le début de cette campagne partout où il s'est rendu. Rien de nouveau, rien de spécial depuis le lancement de cette campagne. C'est tout simplement un non-événement", assure une des personnes rencontrées sur place. Dans le discours qu'il a prononcé avec presque deux heures de retard, puisqu'il ne l'a commencé quz vers midi alors qu'il était annoncé pour 10h, Abdelaziz Belaïd a promis qu'il s'engagera à prendre en charge, particulièrement pour Chlef, l'amélioration quasi totale du secteur touristique, à savoir les 120 km de la côte chélifienne, qui deviendront, selon lui, "un paradis pour accueillir touristes et estivants de l'étranger". Il a aussi promis de rendre l'entière dignité aux retraités, aux agriculteurs, aux démunis, aux ex-militaires qui manquent, d'après lui, de tout. "Mais aura-t-il la volonté, la détermination et le courage d'appliquer ce qu'il dit et de réaliser ainsi ces objectifs qu'il répète et qui figurent dans son programme ? D'ailleurs son programme n'est pas unique puisqu'il ressemble à celui des autres candidats, qu'ils reproduisent à chaque fois avec presque le même contenu, mais seulement dans des circonstances différentes", ajoutent également, de leur côté, des jeunes auxquels il a annoncé qu'il fera tout pour les empêcher d'"aller se noyer dans la mer avant même d'arriver à l'autre rive de la Méditerranée, car je dispose de toutes vos solutions dans mon programme". D'autres personnes, que nous avons agacées par nos questions en marge de ce meeting, ont tout simplement répondu que toutes les réponses à cela, elles les auront, comme chaque vendredi, lors de la prochaine 41e journée de mobilisation populaire contre les symboles du système, tout en regrettant, enfin, qu'il (Abdelaziz Belaïd) n'a, en aucun cas, prononcé dans son discours un mot sur les détenus d'opinion actuellement incarcérés. AHMED CHENAOUI