Le dérapage du ministre de l'Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, devant les sénateurs, a suscité une vague d'indignation chez les Algériens qui se sont largement exprimés sur la Toile. Fin analyste de la chose politique, un médecin connu s'interroge : "Le ministre de l'Intérieur a-t-il fait preuve de vulgarité-euphémisme ? En réalité, ce ministre a dit tout haut ce que tout le système pense tout bas du peuple et de sa révolution. Sous d'autres cieux et dans un Etat qui se respecte, il ne serait même pas retourné à son bureau après cette forfaiture. Il aurait été débarqué avant même qu'il soit mis dehors." Relevant que M. Dahmoune a violé l'article 40 de la Constitution qui stipule que "l'Etat garantit l'inviolabilité de la personne humaine. Toute forme de violence physique ou morale ou d'atteinte à la dignité est proscrite", ce facebooker a indiqué que "ce ministre a tenu des propos dégradants envers les Algériens et a porté atteinte à leur intégrité morale, non seulement, il doit être sur le champ démis de ses fonctions, mais il doit aussi répondre de son forfait devant la loi". Un internaute enchaînera en qualifiant le premier flic du pays de "parvenu parmi tant d'autres, rompu au langage ordurier et obscène, et qui fait légion dans ce milieu pourri". Pour cet internaute, "ce respectable dignitaire a tenu un langage de rue. Il est certain que son discours lui a été dicté et qu'il a été sommé de le répéter. Comme il a vendu son âme à plus gradé que le diable, il s'exécute. Rien d'étonnant ! La preuve : il est toujours en poste". Cet avis sera partagé par une dame qui estime que "sous d'autres cieux, un tel personnage aurait eu droit à un procès en bonne et due forme, ce qui ne risque pas d'arriver.. Idem pour ce facebooker qui souligne qu'"ailleurs, dans les gouvernements émanant de la volonté populaire, un simple lapsus provoque un tollé général et son auteur est sommé illico presto de s'expliquer devant le peuple. Même avis de cet étudiant qui déplore les propos gravissimes de M. Dahmoune, en notant que "cela reflète le mépris du pouvoir envers le peuple depuis qu'ils sont au sommet. Dites-moi, dans quel état sont ses enfants et sa famille quand ils entendent ces grossièretés envers les citoyens. Le limogeage, c'est le minimum". En réponse à ce commentaire qu'il approuve, un internaute écrit que l'injure est l'argument du faible. Langage grave pour un ministre de l'Intérieur, qui devrait de surcroît appeler à l'apaisement. "Comment ce personnage a-t-il pu arriver à ce niveau de responsabilité ?" s'interroge un autre facebooker, alors qu'un autre citoyen estime que "le plus grave et le plus choquant, c'est d'accepter la fonction d'un gouvernement illégitime contesté par tout un pays. Ce qui me préoccuperait, c'est de les entendre dire des choses sensées. D'un côté, on les appelle el-îssaba (bande, ndlr) et, de l'autre, on s'en offusque".