L'écrivain et nouvelliste Abdelwahab Boumaza, ancien rédacteur en chef du bureau régional d'El Watan à Constantine, était, samedi, l'invité de l'espace culturel Menia, à Jijel, pour présenter ses œuvres littéraires au public. Accompagné de Farida Hamadou, ancienne journaliste dans le même quotidien, qui s'essaye à l'écriture depuis quelque temps, a modéré cette rencontre inscrite autour du dernier ouvrage de son accompagnateur Les corps en puent. Suite à la présentation du livre, le couple a animé un débat avec l'assistance de ce café littéraire. Dans son intervention, Abdelawahb Boumaza a surtout fait une critique au manque de considération à la nouvelle en Algérie. "Et pourtant", a-t-il martelé, "elle nous permet d'oublier un quotidien souvent fait de mauvaises nouvelles". Sur son œuvre Le mariage du loup, un conte pour enfants, il a indiqué que cette histoire l'a marquée durant son enfance. "J'ai été tellement marqué que j'ai pris sur moi de l'écrire aux enfants, j'aime ce conte", lâchera-t-il. D'ailleurs, il n'a pas manqué d'étayer ses dires par une anecdote qu'il a tenu à raconter pour déplorer ce manque de considération au texte littéraire en Algérie. "En 2015, je me suis présenté à un organisme culturel à Guelma pour la présentation de ce livre, une femme qui m'avait reçu m'a demandé de laisser mon numéro de teléphone pour qu'on m'appelle plus tard, et à ce jour, on ne m'a jamais contacté !", a-t-il confié sur un ton humoristique. La même œuvre a pourtant eu tout un intérêt à Paris, puisqu'elle a été adaptée au théâtre. Et de déplorer à ce propos que "notre société est en panne, l'Algérie est devenue comique !". Retraité aujourd'hui, Abdelawahab Boumaza est revenu brièvement sur son parcours journalistique en confiant qu'à son époque "on a fait du journalisme d'enfants de bonnes familles (ouled familia)", déplorant au passage "un journalisme de banditisme où l'argent prime sur l'information". Cet écrivain est l'auteur de plusieurs ouvrages, publiés dès le début des années 2000, alors qu'il était encore journaliste à El Watan. Beaucoup de ses nouvelles ont d'ailleurs été publiées dans ce journal. On peut citer : Le mariage du loup, Had Ezzine et autres contes, Au pied du mur et enfin Les corps en puent.