Se trouvant à Oran pour prendre part à la marche de solidarité avec les manifestants réprimés dans plusieurs wilayas de l'Ouest, les 12 et 13 décembre derniers, Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle du Front des forces socialistes, a animé une rencontre au siège de la fédération du parti, dans le quartier de Sidi El-Houari, au cours de laquelle il a dénoncé les exactions policières contre des manifestants pacifiques et innocents et appelé à s'élever contre toutes les tentatives du pouvoir de casser le hirak. "Par cette répression, le système veut isoler l'Ouest des autres régions du pays dans une tentative d'effriter la révolution" et de ne pas céder le pouvoir au peuple. Ali Laskri a rappelé qu'au lendemain du "coup de force électoral" du 12 décembre, le Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) — instance composée de plusieurs partis politiques, personnalités et associations — avait appelé à la poursuite du hirak. "Nous avons dit que la révolution doit se poursuivre jusqu'au départ du pouvoir corrompu", objectif primaire et ultime du mouvement depuis son déclenchement en février dernier. Dans un communiqué publié il y a quelques jours à l'issue d'une rencontre à Alger, le PAD avait, en effet, qualifié le scrutin ayant porté Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat de "mascarade" et estimé que "seuls une véritable transition démocratique et un processus souverain (…) permettront au peuple algérien de se réapproprier sa souveraineté". Ce qui, explique encore le texte, passe forcément par le départ du pouvoir. Ali Laskri a, par ailleurs, dénoncé "cette normalisation autoritaire" et rappelé qu'au lendemain de la présidentielle, des Algériens sont sortis par millions pour dénoncer l'élection présidentielle et exprimer leur rejet du nouveau chef de l'Etat. Le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS a, en outre, indiqué qu'entre autres vertus de ce mouvement populaire, le hirak a permis aux Algériens de se réconcilier et d'établir un consensus national autour du nécessaire avènement de la nouvelle République : "À travers les 48 wilayas et à l'étranger, les Algériens ne cessent de marcher pour la liberté et l'instauration de la démocratie", ce que le pouvoir refuse et combat farouchement, n'hésitant pas à recourir à des "pratiques coloniales". Auparavant, Mehdi Belgherbi, secrétaire national au FFS, et Fouad Aït Aïssa, responsable de la fédération d'Oran, ont fermement dénoncé la répression du week-end dernier qui s'est abattue sur les Oranais sans distinction d'âge ou de sexe.