Un Algérien recherché depuis 2011, à la suite d'un mandat d'arrêt pancanadien, a été arrêté le 17 décembre à Montréal par des agents de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). C'est ce qu'a indiqué l'agence fédérale dans un communiqué rendu public lundi dernier. Demandeur d'asile débouté, Mohamed Ratni, 44 ans, a déjà fait l'objet d'une interpellation en 2012, avant d'échapper aux mailles des services de sécurité, s'évitant ainsi une expulsion certaine. Son nom figure parmi une liste de 30 personnes accusées de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Pour éviter de se faire arrêter, le fugitif algérien avait changé de nom, se faisant appeler Jérôme Breche et parfois Jean-Francis Breche. Il est soupçonné d'être proche des groupes terroristes islamistes. "Ce ressortissant d'Algérie faisait l'objet d'un mandat d'arrestation pancanadien de renvoi suite à une décision selon laquelle il est interdit de territoire au Canada pour manquement à la loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR)", précise l'ASFC. La liste des personnes recherchées par l'ASFC a été mise en ligne sur le site web de l'ASFC en 2011. Outre cette liste de 30 personnes encore recherchées, l'organisme soutient que 70 individus ont été repérés au Canada, dont la plupart ont été renvoyés. Parmi la liste des recherchés publiée par le gouvernement fédéral figurent des ressortissants de pays en guerre ou en crise politico-sécuritaire, comme l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, l'Irak, la Somalie, etc. Certains ont pu exploiter les failles du système d'immigration fédéral pour demeurer sur le territoire canadien. Plusieurs Algériens sont arrivés au Canada comme réfugiés, notamment durant la décennie noire. Mais en 2001, Ottawa a décidé de retirer l'Algérie des pays à risques, en ce sens que le Canada ne donnait plus le statut de réfugié aux demandeurs d'asile algériens pour des raisons sécuritaires. Cet arrangement a été trouvé à la suite de la visite du président Bouteflika au Canada à l'occasion du Sommet de la francophonie. Même si Ottawa continuait à accorder le statut de réfugié, force est de constater que la vis est de plus en plus serrée. Des Algériens qui en ont fait la demande sont toujours dans l'expectative. Leurs dossiers sont suivis par des avocats spécialisés en immigration.